04 avril 2006

Le frère P. Lenhardt au SIDIC

Rappelle-toi, samedi. Nous étions dans le quartier latin, entre averses et rayon de soleil....
Malgré la fatigue de la semaine, nous suivions un cours au SIDIC : le patrimoine commun du Christianisme et du Judaïsme dans la lignée de Vatican II.
Vendredi soir, je ne croyais pas que nous pourrions rester assis des heures dans une petite salle pour entendre parler d'un sujet aussi technique. J'imaginais qu'on croulerait sous les documents conciliaires aux titres en latin et les incompréhensibles recommandations de l'Eglise...
Et je me trompais.
Nous avons passé une journée et demie (de vendredi soir à samedi 17h) à écouter parler un maître. Chance de vivre à Paris, chance de pouvoir faire ces rencontres...

Le frère Pierre Lenhardt (de notre dame de Sion) est un vieux monsieur érudit, qui parle d'une voix douce. Son cours naviguait à travers les évangiles, les midrashim, les bénédictions juives,  Rashi, les hassidiques, Hillel et les anciens maîtres pharisiens... Appuyé sur un épais dossier  distribué à tous les élèves, il a tenté un inventaire (bien sûr incomplet) des principaux éléments commun des foi chrétiennes et juives. Il parlait sans dogmatisme, avec une humilité incroyable, faisait naturellement des citations en grec ou en hébreux.
Son discours n'était jamais abstrait, désincarné ; on sentait tout le temps un grand amour des hommes, croyants ou incroyants. Un discours sans oeillères, ni chrétiennes, ni juives, ni historico-scientifiques...
Bref, un bonheur, un grand moment, une belle rencontre.

Dire ici ce que nous avons appris et compris serait absurde. Voici juste quelques bribes.
  • ... nous avons lu nos premiers commentaires de Rashi, le plus grand commentateur juif du moyen âge.
  • ... nous avons bien compris que ni le judaïsme ni le christianisme ne sont des religions "du livre", mais des religions de la parole. Tout n'est pas justifié par le texte, mais parfois juste par la confiance.
  • ... nous avons vus comment on pouvait publier un enseignement... sans jamais l'écrire.
  • ... nous avons découvert le paradoxe de la Révélation (le Dieu inconnu se fait connaître, mais reste le inconnu...)
  • ... nous avons appris que les commentateurs juifs, pour parler de Dieu, disent "le Lieu" (sous entendu : "inconnu")
  • Et mille autres choses, petites ou grandes, infimes à côté de ce que nous n'avons pas compris.

1 commentaire:

  1. Quel bel article sur un grand monsieur !
    Je le connais aussi, ai participé à 2 sessions avec lui à Lyon. C'est seulement dommage qu'il arrive à l'âge de prendre du recul, car il a tant encore à nous apprendre.

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