10 avril 2011

Au Service Secret De Sa Majesté - Peter Hunt

Le pendu et Cecci ont vu : Au Service Secret De Sa Majesté, de Peter Hunt





Dans ce film, on trouve : un beau gars viril, une garce insupportable, une base secrète dans la montagne, une horde de dindes gloussantes, des paysages suisses typisch, une scène prégénérique en nuit américaine plutôt potable, un méchant qui ressemble vraiment trop à l'affreux Dr. Evil (on me souffle que c'est l'inverse...).
En fait, ce James Bond un peu mythique est surtout un peu mauvais. Le film n'a aucun rythme, George Lazenby ne joue pas très bien (et moi je n'aime que Sean Connery, en fait), les gags sont idiots et nombre de passages sont ratés. J'ai bien aimé toutefois le cambriolage du coffre-fort.

09 avril 2011

Renaissance - Christian Volckman

Le pendu et Cecci ont vu : Renaissance, de Christian Volckman



Dans ce film on trouve : du noir très noir et du blanc très blanc (comme dans Sin City) ; un flic bourru et une belle femme, comme dans Blade Runner ; une vision du futur insolite et grandiose ; de belles idées graphiques ; des journées pluvieuses, une intrigue de science fiction qui traite de grands-thèmes-qui-font-réfléchir et des personnages animés qui jouent et parlent comme dans un film français (tm). Ça reste tout à fait regardable et sympathique.

08 avril 2011

La mort aux trousses - Alfred Hitchcock

Le pendu et Cecci ont vu : La mort aux trousses, d'Alfred Hitchcock



Eva Marie Saint dans La Mort aux trousses


Dans ce film classique, palpitant et drôle on trouve : des gens qui ne mentent pas mais qui exagèrent la vérité, un homme mûr qui s'excuse d'avance face à sa maman de boire du Martini, une femme blonde fatale qu'on aimerait croiser dans un train, une vente aux enchères palpitante, un avion qui saupoudre des récoltes qui n'existent pas, des plans fabuleux, des images du sièges des nations unies qui ressemblent à des peintures de SF des années 50, des paysans qu'on croirait sortis d'un tableau de Hopper, le nez de George Washington en vraiment gros plan, un M. Leonard assez inquiétant, une statue remplie de microfilms dont tout le monde se préoccupe mais dont on se moque.
Je le vois pour la troisième fois et je le reverrai encore volontiers.


Cary Grant, Eva Marie Saint, James Mason dans La Mort aux trousses

07 avril 2011

Par delà les montagnes hallucinées – jeu de rôle

Une fois n'est pas coutume, je vais évoquer ici un achat rôliste. Je me suis fait un joli cadeau en m'offrant l'édition française de la fameuse campagne de l'Appel de Cthulhu, Beyond the moutain of madness. Le synopsis du scénario est excitant : en 1933, trois ans après la fameuse expédition scientifique relatée par Lovecraft dans sa novella, une nouvelle expédition s'élance vers l'Antarctique, vers les montagnes Miskatonic et le mystérieux haut-plateau au-delà. La campagne décrivant cette aventure est un monstre : 450 pages de scénario écrit petit, 160 pages d'annexes et d'aides de jeu. Des heures et des heures de jeu en perspective...


En premier lieu, il faut féliciter les éditions Sans Détour pour ce travail de traduction/adaptation. Le livre français est magnifique, bien mis en page, maquetté, illustré de photos d'époque. Le texte est bien traduit, bien relu (vu la taille du truc, il y a étonnamment peu de coquilles). Pour le simple fan amateur de livres, l'achat vaut le coup. On peut lire cette campagne comme un roman. Au programme : une expédition antarctique (avec des avions) ! Des terres hostiles ! Des lieux étranges et inconnus ! Et une plongée face aux horreurs du mythe !

Les aides de jeu sont remarquables de détail : guide de survie en Antarctique plein d'infos intéressantes, description du système d'écriture des Anciens, plans et caractéristiques techniques de tous les bateaux et avions impliqués, etc.



Maintenant, la campagne en elle-même. Je l'ai lue, je ne l'ai pas encore fait jouer, j'envisage pour ça un dispositif un peu expérimental dont je parlerai ici s'il se concrétise. (attention, les lignes qui suivent peuvent contenir un peu de spoiler sur le concept de cette campagne). Les critiques de ce monument sont soit impressionnés par l'aura mythique de la plus grosse campagne jamais écrite pour l'AdC, soit ils sont très critiques sur les points suivants : linéarité du scénario, manque de possibilité d'actions des PJs, baladés dans le film par les PNJs commandant l'expédition, gestion de la quarantaine de PNJs présents tout au long du scénario.
Après ma lecture, ces critiques sont justifiées, mais pas rédhibitoires comme on va le voir par la suite.
Cette campagne est l'illustration d'un certain jeu de rôle à la papa, comme je le disais chez HuMu. La campagne est riche en informations matérielles, en plans de lieux à explorer/cartographier, en caracs de PNJs et de monstres... Elle est faite pour y insérer des PJs venus d'autres aventures, la motivation et les relations des PNJs entre eux sont à peine décrites et surtout pas utilisées dans le scénario, il n'y a aucun guide, aucun conseil pour gérer cette masse de gens. En fait, la campagne est écrite sans faire assez confiance aux joueurs et à leur implication.
Comment contourner ces critiques ?
La plus redoutable concerne le rôle d'exécutant des PJs. Une solution pour éviter ça, que je compte essayer : leur confier le rôle et Starkweather et/ou Moore ! (et pour savoir ce qu'il y a dans la tête d'un leader d'expédition antarctique, lire les livres de Byrd, voir billet suivant). Les rôles des chefs comprennent en plus quelques situations humaines intéressantes : le côté hâbleur de S., les relations de Moore avec ses prédécesseurs. Pourquoi garder ces tourments pour des PNJs ?
La linéarité du scénario est inévitable au vu de son sujet. La fin, toutefois, en est très ouverte et met en scène des dilemme et des choix intéressants et une puissante confrontation à l'inconnu.
Pour les PNJs, il manque selon moi les infos suivantes : classes sociales des gens (ça influence beaucoup les relations dans ce genre d'expédition), identification d'une demi-douzaine de fortes-têtes pour animer l'histoire (je suggère Sykes, un des maîtres chiens, un ou deux scientifiques, un pilote...), et d'une demi-douzaine de boulets (le récit d'expéditions montre qu'elles contiennent toujours un paquet de gens qui, en fait, n'ont rien à faire là et qui ralentissent les autres, tombent malades, ou sont juste pleinement incompétents...) pour faire naître quelques saines et réalistes tensions.
Je compte essayer d'utiliser l'idée vue dans des forums : créer des cartes (en carton fort) contenant les principales infos sur chaque PNJ, à communiquer aux joueurs.

Avec tout ça, cette campagne me paraît très jouable. Même si le niveau de détail et de recherche des auteurs et traducteurs est remarquable, elle n'est toutefois pas "prête à l'emploi" et nécessite un sérieux boulot de mise en route et d'appropriation. Mais quelle promesse de jouer de façon réaliste une expédition antarctique des années 30 et de retrouver les traces dévastées de l'expédition Dyer/Lake !

Millenium - le film

Le pendu et Cecci ont vu : Millenium, le film de Niels Arden Oplev





Dans ce film, on trouve : une geekette avec un macbook, un journaliste un peu empâté, des vieux nazis, un tueur en série, deux viols, une île suédoise, des malversations maléfiques, une enquête avec des ordinateurs et de vieilles photos.
Bon, j'étais curieux de connaître l'histoire pour savoir si je lirais le livre. Au final, la réponse est non. Le film est par ailleurs plutôt moche et lourdaud et on ne comprend pas comment cette jeune fille tellement rebelle peut-être attirée par un vieux beau tellement vieux beau. Pour un voyage en Suède, j'ai préféré Morse.

Sur la route – au théâtre de Vidy

Un homme effondré au bord d'une route. Après une longue attente il veut se mettre en marche. Ses jambes ne lui obéissent pas. Sa marche est une chute permanente.




Une femme, en robe de toile. Elle se déplace sur un fil, mais on se dit qu'en elle quelque chose ne va pas.
Un dispositif étrange, triangle de funambule, tringles et passages, comme un polyèdre à trois fois sept côtés,
et des nappes de sons, de vibrations, qui accompagnent l'errance de roi abattu et de la danseuse,
et des lumières crues ou dorées qui écrasent ou caressent les corps dans l'effort.


Avec un dispositif étrange de funambulisme, avec son atmosphère épaisse de sons, de flashs et de lumières, ce spectacle extraordinaire reconstruit et donne à admirer des choses évidentes : marcher, bouger, danser. Dans une construction esthétique sophistiquée, il donne à voir les corps, les efforts, la lutte et le jeu avec la pesanteur, il donne à voir et à ressentir une expérience universelle de l'être : l'homme debout.




Le spectacle se joue à Vidy, Lausanne, jusqu'au 17 avril.

06 avril 2011

Moon - Duncan Jones

Le pendu et Cecci ont vu : Moon, de Duncan Jones




Dans ce film, on trouve : une base lunaire, un homme seul, pas si seul mais seul quand même. La voix chaude et rassurante de Kevin Spacey. Des drôles de voitures qui roulent à la surface de la lune. Un héros touchant. Une histoire astucieuse.
Bref, c'est ce qu'on appelle un sympathique petit film, réjouissant et malin, plein d'idées amusantes. Une digression solipsiste, un geek qui parle dans le vide et une fin optimiste. Pas mal, quand même !

05 avril 2011

Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon - Elio Petri

Le pendu et Cecci ont vu : Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon, de Elio Petri



Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon


Dans ce film (excellent) on trouve : des mouvements de menton (comme dans Vincere), tout ce qu'on n'aime pas en Italie : des hommes qui parlent fort, qui se donnent des tapes dans le dos, qui se tirent l'oreille, une horrible patriarco-gérontocratie, des vieux contents d'eux mêmes, des menteurs, des lâches, des types habitués à se coucher devant l'autorité et d'affreux étudiants de gauche. Un film assez fascinant, désagréable, qui force à adopter un point de vue dérangeant. Mais qu'on ne s'inquiète pas, les méchants et les imbéciles gagnent à la fin.


Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon

03 avril 2011

La Grande Attaque du Train d'Or - Michael Crichton

Le pendu et Cecci ont regardé : La Grande Attaque du Train d'Or, de Michael Crichton


Sean Connery, Lesley-Anne Down dans La grande attaque du train d'or


Ce film était recommandé dans les inspirations du jeu de rôle Castle Falkenstein, que je viens de découvrir. On y trouve : des victoriens avec des chapeaux hauts de forme, une femme qui rit fort, un plan compliqué, un excellent pickpocket, des gros banquiers prétentieux, une scène hilarante dans un bordel, une pendaison impressionnante, une évasion audacieuse. Un casse irréalisable ! Des lingôts d'or ! De l'aventure ! De l'audace ! Sean Connery ! (J'ai un a-priori positif pour tous les films avec Sean Connery, il faut s'y faire.)
Tout cela était bien amusant.


Sean Connery dans La grande attaque du train d'or




02 avril 2011

Vincere – Marco Bellocchio

Le pendu et Cecci ont vu : Vincere, de Marco Bellocchio




Ce film raconte le destin étonnant d'Ida Dalser, maîtresse puis épouse (enfin, on n'en est pas sûr, et tout est là) d'un séduisant agitateur socialiste et politicien ambitieux, un certain Benito M., qui dirigera la nation italienne pendant une vingtaine d'années. Mais l'homme en épousa une autre et fit enfermer Ida et son fils dans des asiles d'aliénés. On découvre dans Vincere le  fascisme vue par ses petites et grandes méchancetés, et un Mussolini fascinant et exaspérant, par des bravades, ses lâchetés et ses affreux mouvements de menton.
Le film est surtout le portrait d'une femme amoureuse, dont la volonté ne plie jamais, jamais, jamais. L'image de quelqu'un qui ne cède pas sur les principes et qui le paie.