"Crom, I have never prayed you before...."
J'ai vu Conan The Barbarian en grand format et en VO pour la première fois de ma vie dimanche dernier.
Jusqu'à maintenant, je n'avais regardé mon film préféré que sur des VHS pourries, en VF.
"Qu'est-ce qu'il y a de mieux dans la vie, Conan?"
J'écoutais la musique à fond sur mon walkman en poussant la wheel of pain dans de grands bruits de chaînes. Et je chargeais en plein galop sur les choeurs de Basil Polédouris dès qu'une occasion de bataille se présentait...
L'Autre Alex , chez qui nous l'avons regardé, disait que redécouvrir ainsi un film qu'on aime pouvait briser le mythe, l'image qu'on s'en était faite. Remarque qui me concernait tout à fait : je connais "Conan" par coeur, en imagination en tout cas. En fait, je ne l'avais pas revu depuis des années.
J'ai donc été obligé de voir que oui, c'est vrai, Schwarzenegger était un gros culturiste épais qui tient son épée n'importe comment, et d'admettre que Subotaï était le copain de surf de John Milius. Et puis le film a un discours un peu facho et anti-hippies pas très fin et quelques gadgets 'années 80' vraiment de mauvais goût (la réapparition de Valeria, par exemple...).
De plus, notre hôte nous a fait écouter les commentaires du film par John & Arnold, themselves... Commentaires qui oscillent entre l'idiotie totale et l'aberrant, avec quelques moments à hurler de rire quand ce gros bêta d'Arnold se met à raconter l'histoire alors que John tente de faire sentir sa vision...
Seule la musique de Basil Polédouris, qui porte le film, ne se montre jamais décevante.
Mais j'aime Conan, et l'oeuvre de Robert Howard en général. Je me sens depuis longtemps une immense sympathie pour "Two Gun Bob", garçon mal dans sa peau et mal dans son monde, qui a couché sur le papier tant d'aventures sauvages.
Ce qui fait la différence entre les textes d'Howard et ceux de tous ses imitateurs c'est que Howard croyait profondément à ce qu'il écrivait. Il évoque lui-même ces instants où la grande ombre de Conan se penchait sur son épaule pour lui dicter ses aventures. Howard voyait le monde en noir et rouge, plein de spasmes de fureur, de forces ténébreuses et incompréhensibles...
Face à ces forces, des hommes se tiennent. Non, pas des dieux, pas des géants, mais des hommes, de simples hommes, qui par moment arrivent à faire reculer la mort et triompher la vie.
Voilà pourquoi j'aime le film, malgré ses outrances et son mauvais goût : c'est un film sans second degré, qui ne se moque ni de lui-même, ni du spectateur. Un film qui croit à Conan, au Conan de Robert Howard. On sent dans le film le souffle de l'aventure, le monde très ancien, les civilisations disparues qui dorment dans la terre, tous ces os des héros morts sur lesquels nous marchons.
Aucun autre film d'heroic fantasy ne m'a jamais paru aussi authentique, aussi complètement cohérent, aussi intègre. Le réalisateur n'a-t-il pas fait construire l'immense escalier de Thulsa Doom ?
Et le film, à chaque fois, emporte mon adhésion par son image finale. Roi, par ses propres mains.
Know, oh prince, that between the years when the oceans drank Atlantis and the gleaming cities, and the years of the rise of the Sons of Aryas, there was an Age undreamed of, when shining kingdoms lay spread across the world like blue mantles beneath the stars /.../ Hither came Conan, the Cimmerian, black-haired, sullen-eyed, sword in hand, a thief, a reaver, a slayer, with gigantic melancholies and gigantic mirth, to tread the jeweled thrones of the Earth under his sandalled feet.
– The Nemedian Chronicles, as quoted in The Phoenix on the Sword (1932), by Robert E. Howard.
Je vous recommande d'essayer Wheel of pain dans la version d'Agressor:
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=_V8vc2BM1fM