Hier soir, nous sommes allés voir le Prestige, d'après le remarquable roman de Christopher Priest.
En quelques mots, l'histoire raconte la rivalité violente entre deux prestidigitateurs (Angier et Borden) dans l'Angleterre du XIXème siècle, autour notamment d'un étonnant tour de téléportation, "l'Homme Transporté".
J'avais adoré le roman, un vertige tout à fait Priestien sur la dualité des points de vue, sur la magie et l'illusion, avec un élément science-fictif tout à fait fascinant, et je doutais un peu de la possibilité de l'adapter finement au cinéma. Mais la transposition à l'écran m'a tout à fait convaincu.
Le scénario, notamment, est finement écrit. Retenant l'esprit du roman et beaucoup de ses situations fortes, il élague l'intrigue (oubliés, les passages au 20ème siècle) et en fait une histoire de cinéma (ce que ne faisait pas, selon moi, le scénario du Seigneur des Anneaux). Il ne s'agit pas d'une adaptation pour les fans, mais de la création d'un véritable film, et tant mieux. Je connaissais naturellement les principales astuces de l'histoire, mais je ne me suis pas ennuyé un instant, tant la construction narrative est intéressante.
Les acteurs incarnent avec une grande force les personnages, les font vivre, rendent crédible l'étrange combat qui les anime. J'aime notamment beaucoup les prestations des deux acteurs principaux (Christian Bale et Hugh Jackman), ainsi que celle, étonnante, de David Bowie. Je les aime d'autant plus que ce n'est pas les acteurs qui m'ont séduit mais vraiment les personnages.
La mise en scène ménage quelques très belles trouvailles (les ampoules, la boîte) et réussit cette gageure de filmer les tours de prestidigitation de manière dramatique et intéressante.
Bref, on comprendra que j'ai beaucoup aimé.
Maintenant, ce très bon film (bons acteurs, bonne histoire, bonne réalisation) n'est pas un chef d'oeuvre. Non pas à cause de ses quelques défauts, mais plutôt par manque de coup de génie cinématographique. Le sujet du Prestige (l'illusion, le prestige justement...) est un merveilleux sujet de cinéma et il manque un peu de folie à ce beau film pour que nous soyons pleinement soufflés et illusionnés...
Photos © Warner Bros. France
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire