Bob – hopopop, là je t'arrête, tu vas dire des conneries. Je déteste qu'on dise du mal d'un grand auteur.
Moi – Je n'ai encore rien dit.
Bob – Alors tais-toi et écoute. Martin, c'est un tueur. Un grand. Un dieu. 800 pages écrit petit. Une demi-douzaine de PoV Characters : ça veut dire : un récit choral. Plein d'intrigues en parallèle qui avancent super lentement... de quoi tenir sur la longueur ! Un monde complet, avec des royaumes pseudo-anglais, des marchands pseudo-levantins, des hordes pseudo-mongoles (mais rien de réaliste ou de crédible, oh là non, c'est de la fan-ta-zi, coco), des assassinats, du sexe, des intrigues politiques, des contre-intrigues, des contre-contre-intrigues... C'est tellement compliqué qu'il a engagé un assistant pour prendre des notes et surveiller les coups fourrés de ses propres personnages. Et quel créateur ! Quelle invention ! Un quasi moyen-âge complètement calibré, aussi crédible qu'un film arthurien avec Richard Gere (pas comme ton Jaworsky qui inonde ses récits de ses connaissances historiques au point qu'on a l'impression d'assister à un cours...). Du gritty, du sang, du gore, des seigneurs vraiment méchants, du peuple vraiment opprimé. Une religion pas du tout envahissante parce que personne n'y accorde d'importance. Des tournois, des armures, et même des enfants qui meurent (enfin, presque). Il ose tout, Martin.
Moi – Attends, je...
Bob – Ça en impose. Ça attire l'attention. C'est puissant, c'est distrayant, c'est marrant. Tu es fatigué, tu tournes les pages, tu veux en savoir plus. Les héros sont droits et cons, ils se jettent dans les ennuis plus vite les uns que les autres. Tous les autres personnages sont méchants. Et il y a même une mystérieuse menace surnaturelle...
Moi – Moi, je trouvais que l'idée de ce monde où les saisons durent une dizaine d'année est très intéressante...
Bob – Tu vois, c'est un grand, George !
Moi – ... dommage qu'aucun personnage de cet univers ne paraisse s'être interrogé dessus. Et les personnages de la princesse dragon et son frère sont cools...
Bob – C'est le king, Martin !
Moi – mais ce sont bien les seuls...
Bob – Il faut lire Martin. Vous ne savez rien de la fantasy si vous ne l'avez pas lu. Vous ne savez rien de la Big Commercial Fantasy si vous ne l'avez pas lu. Vous ne savez rien de la Big-big-big commercial fantasy si...
(l'auteur, lassé, laisse les commandes de ce post à Bob. Rideau).
P.S : merci à Audrey, qui m'a offert ce livre que je voulais lire depuis longtemps.
pas d'accord avec toi pour une fois, les persos sont vraiment bons, spécialement les Lanisters. ET oui, les gentils en prennent plein la poire mais chacun en prend pour son grade. Il faut lire la suite pour apprécier vraiment, le troisième tome est une tuerie (sens propre et figuré). Pas vraiment de la commercial fantasy, loin d'un Eddings ou d'un Jordan....
RépondreSupprimerMichel
J'avoue que j'ai un temps été happé par aGoT, j'ai avalé les 9 premiers volumes en format poche comme on ne peut s'empêcher de s'enfiler un paquet de M&M's une fois qu'on l'a ouvert.
RépondreSupprimerIl est fort pour les cliffhangers, le Martin, la faute à sa grande expérience de scénariste TV où il faut accrocher le gogo pour qu'il revienne après la pub.
Mais maintenant que ma fringale est passée, il me reste une nausée diffuse et une incapacité totale à m'intéresser à ce cycle.
Je suis comme Cédric. J'ai lu les 8 premiers volumes en poche et soudain le souffle est retombé. J'ai toujours été allergique aux récits tirés en longueur de manière interminable (la BD XIII, Lost, Prison Break...) et Martin a également réussit à me lasser.
RépondreSupprimerDommage, j'ai déjà acheté les suivants et je ne trouve pas le courage de m'y lancer.
J'admire ceux qui ont pu lire 9 tomes avant de se rendre compte que ça trainait en longueur.
RépondreSupprimerMoi, j'ai lu en anglais, et comme je lis plus lentement j'ai été sensible aux grosses ficelles et aux lourdeurs du style (qui n'est pas folichon, oh là non). En français, je serais sans doute arrivé au bout :)
Derrière ça, il y a quand même quelques bons persos et quelques situations intéressantes, mais noyées dans du feuilleton Dallas-Heroic Fantasy vraiment fatiguant. Quelqu'un m'offre "Gagner la guerre"?
La chronique semble plus marrante que la série.
RépondreSupprimer