Je n'ai pas tellement l'habitude de ce genre de livres, un essai grand public et militant, et je n'ai pas vu la vidéo qui est à l'origine du bouquin, la fameuse story of stuff. Je ne me sens donc pas totalement à l'aise pour en rendre compte. Essayons tout de même :
Le propos du livre d'Annie Leonard est assez simple : montrer à travers l'histoire de quelques produits communs (un livre, un T-shirt en coton, la puce d'un ordinateur), de l'extraction des ressources jusqu'au moment où ils seront jetés, comment ces "simples" produits font intervenir une quantité immense d'intervenants, des échanges, des voyages, l'usage de nombreux produits toxiques, etc. Le tout afin de faire sentir la complexité du monde économique, du système de production, et de donner une idée des ressources réellement consommées.
Le discours n'est bien sûr pas neutre : cette description est assortie de nombreux commentaires détaillant les produits chimiques utilisés pour blanchir le papier, faire tomber les feuilles des arbustes à coton ou bien garantir un espace propre pour la production des puces, en insistant sur les paysages dévastés, les ressources gâchées, etc. Le livre souligne que, derrière un T-shirt à 10$ ou un ordinateur à 500$ se cachent des coûts invisibles et non comptabilisés : destructions environnementales et/ou sociales...
Dans sa description du "parcours" de ces objets, le livre souligne des voies alternatives, moins destructrices et moins violentes et indique pourquoi nous devrions complètement renoncer à certains produits, en particulier les canettes en aluminium et les objets en PVC.
Le propos, découpé en sections : extraction des ressources, production, diffusion, consommation, est souvent intéressant et assez déprimant, me donnant l'impression que les problèmes liés à la surconsommation sont si complexes qu'ils en paraissent insolubles. Annie Leonard n'idéalise pas les petits gestes quotidiens et le vote par le porte-monnaie (si ce truc est une saleté, je ne l'achète pas), bien consciente que toute solution ne peut être que globale et politique. L'action personnelle et quotidienne ayant toutefois les vertus de permettre de prendre conscience et de s'interroger...
Malheureusement, ce discours plutôt pertinent et intelligent est servi par une écriture horripilante, qui me prend à témoin ("combien de fois n'avez-vous pas...", "pensez-vous que..."), qui saupoudre le texte d'anecdotes personnelles ("quand j'ai visité la décharge de..." ou bien "lors de mon voyage à Bhopal...") et tente trop souvent le chantage à l'émotion. Et je suis ainsi fait que cet horrible mauvais goût textuel a tendance à décrédibiliser le discours de l'auteur, fût-il tout à fait convainquant par ailleurs.
Je fais donc un appel à vous, ma poignée de lecteurs : connaissez-vous des livres du même type, mieux écrits et bien sûr imprimés sur du papier recyclé ?
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livre lu dans le cadre de la collaboration avec Babelio.
Intéressant. Dommage pour le style.
RépondreSupprimerSi le sujet t'intéresse, ça reste un livre tout à fait lisible.
RépondreSupprimerJe suggère Naomi Klein, même si c'est une vision globale et pas uniquement axée sur l'écologie... mais tellement déprimante que je ne suis pas venue à bout de la "Stratégie du choc".
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