De lui, je ne connaissais que le nom, associé à Shoah que je n'ai pas vu par ailleurs. Lanzmann a grandi pendant la guerre (celle où on trouvait Hitler, Pétain, De Gaulle et tous ces gens là), a été résistant, a été journaliste et proche de Sartre et de Beauvoir, a beaucoup voyagé, est un Juif athée fin connaisseur d'Israël... A le lire, on a l'impression qu'il a tout vu du siècle où il a vécu, qu'il a été au bon endroit au bon moment, qui a rencontré tout le monde. C'est sans doute vrai et c'est ce qui rend ce livre étrangement passionnant, pour citer le même Fabrice.
Une partie des récits qu'il fait son proprement étonnants : ses récits de guerre, sa visite en Corée du Nord, l'odyssée de sa famille, certains de ses souvenirs de tournage de Shoah, mensonges et manipulations included. Pour le reste, j'ai eu l'impression d'entendre les souvenirs narcissiques d'un sympathique vieux monsieur, qui se complait pas mal dans le name-droping et les anecdotes sans intérêt sinon pour les proches des personnes concernées (je pense à ses récits d'excursion à Zermatt avec Beauvoir. Bon.). Le vieux monsieur raconte bien, certaines histoires sont très bonnes, mais on aura parfois le droit de se sentir agacé. J'imagine même qu'il serait d'accord.
Le quatrième de couv cite un journaliste qui parle d'un "immense écrivain". Peut-être, mais pas grâce à ce livre.
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