Quelque part aux Etats-Unis, après la catastrophe climatico/économique... Le pays est divisé en douze districts, tous spécialisés, dominés par le Capitole, une sorte d'Eden techno-dictatorial, qui rafle chaque année un adolescent de chaque sexe dans chaque districts pour les faire s'affronter à mort dans une arène naturelle, dans une sorte de croisement entre télé-réalité et spectacles du Colisée.
Katniss est une jeune fille pauvre qui subvient au besoin de sa famille en chassant à l'arc dans les terres sauvages. Avec le fils du boulanger du district (son amoureux transi et secret), elle est choisie pour les "jeux de la faim". Malgré son esprit rebelle, elle est alors prise dans l'engrenage ludo-médiatique et participe au grand combat sous l'oeil avide des caméras...
La première partie du roman évoque la vie dans le district 12, sorte d'enfer minier à la Dickens. Crasse, faim, pauvreté et nobles personnes qui s'en sortent. Dans la seconde partie, Katniss est relookée par un grand couturier et apprend à parler face à une caméra. Elle sympathise avec son designer personnel, apprend à connaître son rugueux mentor, noue une romance "je-fais-semblant-de-t'aimer-pour-les-caméras, mais en fait je tombe un peu amoureuse de toi" avec son camarade de district. Le public l'apprécie et ses juges lui donnent la meilleure note.
La troisième partie est une énorme scène d'action, bien menée et palpitante, dans un esprit "il ne peut en rester qu'un". Les amis de Katniss sont heureusement éliminés par d'autres concurrents, lui évitant trop de tourments moraux...
Malgré le cadre dystopique, Hunger games relève plutôt d'une sorte de conte. Jeune fille pauvre, mentor bienveillant, transformation en princesse, chasse cruelle dans la forêt... Le plus intéressant est bien sûr l'idée de base, qui rappelle un peu la légende les jeunes gens athéniens envoyés en Crête nourrir le minotaure. Cette cruauté, même si elle n'est pas assumée (bien que participante, Katniss reste pure toute du long), est le principal attrait du livre. Pour le reste l'écriture est indigente et simpliste, l'univers n'a pas vraiment de cohérence (autre que celle du conte), les clichés sont partout : adolescente mal dans sa peau qui se découvre jolie, robes de princesse, romance de lycée. Seule originalité : l'attention portée à la nourriture (c.f. le titre). Il est amusant (et cynique) que le livre place en vérité le lecteur dans la position du public des Hunger games, présentés comme une horrible institution...
Ce cynisme est d'ailleurs le point qui m'ennuie le plus dans ce livre. J'aurais peut-être pardonné à un auteur débutant ce festival de clichés et cette écriture bête à pleurer (et encore...). Suzanne Collins est une scénariste et une romancière confirmée, je dois donc en déduire que c'est exprès qu'elle prend ses lecteurs pour des imbéciles. C'est bien triste. Bienvenue chez le Guillaume Musso du post-apo.
Tu confirmes mes craintes concernant ce roman, je fais donc bien de ne pas y perdre de temps.
RépondreSupprimerQu'allas tu faire dans cette galère ?
RépondreSupprimerLa curiosité, l'occasion, l'envie de comprendre comment on fait pour gagner plein de pognon en écrivant...
RépondreSupprimerTu as été brave, mais on devrait toujours se souvenir de la conclusion su sketch 'La panse de brebis farcie"
RépondreSupprimerhttp://youtu.be/1aMm3RkQaFE à 04:15