Retour à Vidy hier après une longue absence. Nous étions heureux de retrouver l'ambiance du foyer, et plus encore heureux de renouer le contact avec un bon spectacle.
L'action se déroule en Suède, dans une grande maison. Demain on célèbre la mémoire du sénateur Alving en inaugurant un orphelinat. La veuve organise tout, le pasteur arrive, vieil ami de la famille. Le fils est là, de retour après une longue absence. La servante est bien jolie et son père est un drôle de type...
Peu de personnages mais de nombreux secrets, empoisonnés, qui faussent toutes les relations, tous les dialogues. Tout glisse, dérape très vite, le passé revit, ses ombres envahissent le présent, et ni la morale, ni les mensonges bien intentionnés ne tiennent longtemps.
La mise en scène de Thomas Ostermeier pose magnifiquement les personnages, remarquablement incarnés dans un décor, une atmosphère très réussie, lumières froides, meubles épurés, ombres et éclairages de biais. La modernisation de l'action est cosmétique et n'a au fond pas d'importance, le sujet de la pièce glissant de l'hypocrisie sociale vers quelque chose de plus profond, les ombres et les douleurs, les absents qui guident et commandent notre action. Une expérience étrange et angoissante qui m'a fait penser, peut-être par l'ambiance, au travail de David Lynch.
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MARIO
DEL CURTO
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