Une bien curieuse lecture, achetée sur un coup de tête sur la boutique numérique du Bélial.
Un mime-contorsioniste parisien à la langue bien pendue, Max, se fait embaucher au Hadès-Palace, hôtel, casino, music-hall, centre de spectacles, quelque part dans le sud de la France, où l'on attend des artistes, nombreux et excellents, d'offrir aux spectateurs le beau, le vrai, l'extrême. Maxime va y présenter un numéro en duo avec Sendra, fine harpiste...
Mais le Hadès palace est un lieu étrange, dirigé par une équipe de types terrifiants, parcouru par des miliciens en tenue grise, où les artistes obtenant des notations insuffisantes du public sont envoyés dans un deuxième cercle où l'on tente de les pousser aux extrêmes de leur art.
J'ai bien aimé le personnage de Maxime, sa répartie, son sentimentalisme. Le roman tient une langue cohérente avec son décor, paillettes en surface, désespoir en sous-sol, le tout sur un ton mélodramatique et outré assez séduisant. On s'aime, on pleure, on se perd avec des déchirements, on subit de viles et horribles trahisons, on descend aux enfers dans Hadès Palace, et tout ça est plutôt intéressant.
Toutefois, j'ai trouvé le propos beaucoup trop clair, la métaphore tout à fait évidente et donc l'ensemble de l'histoire totalement prévisible. On est ici en plein fantasme, sans souci de réalisme, dans un espace qui est l'incarnation d'un discours, d'une idée qui, au fond, ne m'intéresse pas beaucoup. Tant pis. Je redonnerai une chance aux textes de Francis Berthelot en lisant un autre volume du rêve du démiurge, il paraît qu'il y en a de plus "réalistes".
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