Ce fut notre première visite au fameux théâtre des Bouffes du Nord. Une salle magnifique, entre romantisme et post-apo, qui dont les peintures (faussement ?) écaillées et les teintes ocres n'auraient pas déparé à Yirminadingrad.
The Valley of Astonishment est une "recherche théâtrale" menée par Peter Brook et Marie-Hélène Estienne - et notre premier spectacle de Brook. Cette pièce jouée en anglais met en scène médecins et patients atteints d'anomalies neurologiques (une mémoire prodigieuse, synesthésie avancée, ou bien une absence de proprioception), avec notamment le personnage de Sammy Costas, "femme au nom d'homme" qui voit sa mémoire inifnie envahie de nombres après s'être trop produite sur une scène de music-hall.
Théâtralement, c'est impeccable, conforme au dogme K. (sur lequel je reviendrai un jour) : les acteurs jouent juste, jonglent avec les personnages, leurs voix, leur corps. Kathryn Hunter est formidable, les autres sont très bien, il y a de la musique sur scène, très réussie. Grâce et émotion, la classe.
Cecci a par contre été embêtée de découvrir qu'une grande partie du texte venait du livre "une prodigieuse mémoire", du grand neuropsychologue russe Alexandre Luria, le personnage de Sammy étant décalqué de celui de Solomon Shereshevsky. Les plus beaux passages de la pièce (l'oeuf blanc sur le mur blanc, le passage tiré de Dante...) étant extraits texto du livre de Luria, qui n'est mentionné nulle part ni sur le programme, ni sur le site Internet du théâtre.
Rien de complètement étonnant à tout cela, Peter Brook s'intéressant depuis longtemps au travail de Luria (il a monté une adaptation du livre susmentionné en 1998). Reste à comprendre comment cette pièce s'insère dans le travail de Peter Brook...
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