Je n'avais pas été jusque maintenant très convaincu par les carnets de voyage de Guy Delisle, bédéaste et animateur canadien amené à travailler dans différents coin intéressants du monde. J'ai lu avec une curiosité amusée son Shenzhen et son Pyongyang, comme on lit un reportage auto biographique dans un magazine, puis j'ai donné ces livres plus loin pour ne pas encombrer ma bibliothèque.
Tout ça pour dire que ces chroniques de Jérusalem m'ont séduit. Est-ce le sujet ou le fait que la situation familiale de l'auteur se rapproche un peu de la mienne ? Je ne saurais pas dire précisément en quoi je trouve ce livre meilleur que les précédents. La recette est apparemment la même: chronique et petites observations d'un Occidental dans une région et un pays difficiles. Le dessin est simple et agréable, très efficace pour suggérer et donner à voir, notamment l'extrême émiettement géographique de la région, les frontières et les check-points partout présents.
Petites anecdotes et sujets graves se juxtaposent, comme dans la vie: quelle école pour les enfants ? Et ces avions de chasse qu'on voit passer au-dessus de la plage, qui vont-ils bombarder ? L'auteur et sa famille vivent au rythme de l'actualité et des contraintes du quotidien de Jérusalem-Est. Delisle pose sur ce qu'il voit un regard neutre, bienveillant et pas trop nombriliste, alors qu'il ne cesse de se mettre en scène. C'est ce détachement sans indifférence qui permet de pointer l'absurde, l'affreux, le ridicule et l'amusant qui se nouent dans cette région du monde. En ça, parce qu'il donne à sentir, à voir et à toucher un ailleurs vraiment étonnant, le livre est très réussi. Celui-ci je ne le donnerai pas tout de suite.
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