Tony et Lupus sont en vadrouille dans un vaisseau qui va de planète en planète. Ils cherchent les plus belles parties de pêche, les meilleurs fournisseurs de drogues. Ils n'ont pas d'autre but dans la vie.… Jusqu'à ce qu'il rencontre Saana. Une fille, une fugueuse, avec ses grands yeux exaspérants et sa fausse innocence... et les choses vont mal tourner.
Je commence par ce que j'ai aimé dans cette série : la qualité des dessins, la finesse des relations entre les personnages, la capacité à rendre compréhensible ce qui ne se dit pas, les contradictions, les maladresses, les hésitations. Lupus, Saana, Tony et les autres intervenants de cette courte série sont attachants et justes. La narration lente ménage de grands espaces de respiration et de rêverie très agréables, et les planches sont souvent belles.
Mais, au delà de l'usage très décoratif de la science-fiction galactique (assez valerianesque, au fond, utilisée surtout pour son potentiel poétique), cette histoire de trentenaire en cavale qui cherche un but à sa vie et à comprendre ce qui l'a chassé loin de ses parents ne m'a pas vraiment intéressée.
Ça pourrait faire un bon film français.
Je ne rejoins donc pas tellement l'avis de l'ami Benoît, que j'encourage à se procurer le Bifrost spécial bandes dessinées de science-fiction pour trouver quelques idées de lectures !
Pour ce qui est de l'aspect SF, Peeters revendique clairement ne pas en faire (en gros, il trouve qu'il a passė l'age pour ces connerires).
RépondreSupprimerPour ce qui est du fond, je trouve que les deux premiers albums marchent tres bien. Apres, ça patine et n'arrive nulle part.
Le meilleur Peeters est encore les pilules bleues. RG est tres chouette. Château de sable était tres reussi dans un genre fantastique belge. Aama démarre tres bien, mais s'enlise comme lupus. Domage que l'un des meilleurs bedeastes de sf n'aime pas la sf... En revanche les dessins sont toujours superbes et je suis particulièrement fan des couleurs. Le dernier, un one shot, est tres reussi egalement.
J'ai aussi emprunté Aama, dans lequel il y a pas mal de trucs bien (le gorille !), mais le côté "quarantenaire blanc classe moyenne en crise sur fond de balade galactique" va vite me saouler.
SupprimerBon, pour une fois (!), je suis complètement biaisé: j'adoooore Frederic Peeters et il faudrait qu'il fasse des choses complètement nulles pour que je me rende compte que ça ne va pas.
RépondreSupprimerAlors Lupus m'avait beaucoup plu, mais peut-être parce que je ne les ai pas lu d'un coup, mais à mesure qu'ils sortaient. Et qu'il y avait donc une émotion au moment de se replonger dans cet univers que tu décris parfaitement : grands espaces de respiration, capacité à évoquer des non-dits, des petits gestes.
Mais oui, même ainsi, je crois me souvenir que la dernière partie fonctionnait moins bien, car il fallait fermer des portes, et revenir sur l'histoire intimiste du héros. J'étais quand même vraiment content de l'avoir lu.
Tu compares cette BD à un film français, et je comprends pourquoi. En même temps, ce n'est pas par exemple comme certains volumes de Julliard (digne de l'ennui des films de Téchiné) ou les Monsieur Jean de Dupuy & Berberian (vous avez dit Desplechin?). Il y a un ton différent, peut-être via l'invention graphique, peeut-être parce que le récit est dans sa première moitié très ouvert et sans aucun message à faire passer, je ne sais.
Oui, c'est quand même moins ch*** que du Julliard ou moins bobo que du monsieur Jean. Il a du plaisir à dessiner l'espace, les plantes étranges, comme un univers onirique plutôt intéressant. Et les rencontres, les relations humaines sont très bien rendues.
SupprimerMais le récit, tout au fond (les doutes intimes d'un trentenaire) n'offre pour moi aucun intérêt.
Je lis âama en ce moment. Plein de belles idées, graphiquement superbe, de belles créatures et un robot gorille génial ET un quarantenaire divorcé (Oh yeah).