Paris, début des années 80. Les ouvriers turcs exploités par les ateliers clandestins du Sentier s'organisent et demandent des papiers et des droits. Dans un atelier, une jeune prostituée thaï est retrouvée morte. Le commissaire Théodore Daquin est installé dans le quartier pour tenter de démonter un trafic d'héroïne.
A partir de ces trois points d'entrée, Dominique Manotti monte un roman d'enquête policière minutieux et passionnant. Par sa description des mécanismes sociaux, des relations entre les enquêteurs, des mœurs des policiers. On suit avec intérêt la progression de l'enquête et la lutte sociale des Turcs, la manière dont les relations entre la France, l'Iran et la Turquie influencent une affaire sordide basée dans les arrière-cours et les appartements de ces immeubles autour de la rue d'Aboukir.
Tout comme pour Or noir, le roman est sec et intellectuel. Je trouve toujours que ce qui relève de la vie privée de Daquin sonne plutôt faux; peut-être suis-je aussi gêné par le fait que le "héros" est un type plutôt antipathique. Mais ce sont de petits défauts à côté de la qualité du tableau, riche et animé, qui nous est fait du lieu et de l'époque.
Le titre qui m'a fait lire tous les suivants... J'en garde des images frappantes - l'ouverture de la seconde cave ; les ceintures qui ont un trou additionnel très près de la boucle...
RépondreSupprimerJe suis moins gêné par la vie personnelle du héros, en particulier dans ce volume, parce qu'elle a un lien direct avec l'intrigue (IIRC), et aussi par la façon dont passe l'évolution de sentiments de son amant.