Naples est une cité de rêve. Non pas une de celles où on aimerait forcément habiter, ni une cité d'architecte rêvée par un utopiste, mais une ville dans laquelle j'ai envie de raconter des histoires et d'inventer des personnages.
Une soeur pour Lankhmar, Ashamoil et l'improble endroit dont j'ai oublié le nom de Jeff Vandermeer. Naples est un peu trop romanesque pour être vraie, avec ses rues toutes serrées, ses gros pavés, ses palazzi aux portes épaisses (rappelons qu'en Italien, palazzo veut simplement dire "immeuble", mais le terme palais n'est pas usurpé pour certaines cour), ses arches, ses monuments antiques, médiévaux, renaissance, 17ème, modernes, incarnés dans le même tissu urbain. Avec la clameur des klaxons, le linge aux fenêtres, les petits métiers, les jolies femmes, les vieux barmen qu'on dirait sortis d'un film de mafia, les saints guérisseurs, les chiens errants, les vierges à chaque coin de rue. Naples est très vieille (fondée par les grecs, plus ou moins...), très belle et très laide à la fois.
On sent la ville romaine sous les pavés (puisque le tracé de certaines rues est resté inchangé). Des perspectives s'ouvrent vers les collines crénelées du château Saint Elme. On passe des rues populaires des bassi aux quartiers chics du lungomare en quelques pas. Et on peut se perdre dans les couloirs fantastiques du château de l'oeuf, qu'on dirait inventé par Alexandre Dumas : plus dantesque que le château d'if, pour y coincer Monte-Cristo !
Et puis le Vésuve est là, drapé de nuages, veillant sur la ville pour mieux la détruire quand il le voudra.
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