Revenons à Tancrède. Je ne mets en doute ni la sincérité de l'auteur, ni son sérieux, ni l'intelligence qu'il a de son sujet. Sa documentation paraît impeccable, son effort est indéniable pour inscrire le livre dans l'histoire du genre, dans son histoire personnelle, et dans l'Histoire. C'est un livre profondément sincère.
Je lui vois deux défauts. Le premier n'est pas rédhibitoire : la vision de la religion qu'il propose m'a l'air très extérieure. Son personnage principal est supposé avoir la foi chevillée au corps, vivre pour Dieu et pour le Salut... Je n'en ai pas été convaincu, je n'ai pas eu le sentiment de quelque chose de vécu. Pour ne donner qu'un exemple, le moment de la méditation au Mont des Oliviers m'a paru sonner faux.
Le second défaut est plus grave, il tient à la langue même du récit. Le masque d'historien, l'artifice du texte retrouvé ne marche pas du tout. Le roman historique (puisque Tancrède en est un) permet parfois des trouvailles linguistiques intéressantes (je pense par exemple aux très jolis Fortune de France, de Robert Merle). A défaut, on peut se contenter d'une langue neutre, un peu distante. Mais on a ici un récit à la première personne bourré de concepts et d'expressions anachroniques. J'esperais qu'un élément du récit pourrait venir justifier ce point mais je n'ai rien vu venir. Dommage. Ca m'a quand même redonné envie de faire jouer à Miles Christi, tout cela. Dieu le veut !
On n'a pas déjà signalé que cet auteur était tout simplement mauvais? Vous savez, en évoquant "La cité du soleil"?
RépondreSupprimerOn pourrait remercier la confirmation - ne pas perdre son temps avec Ugo B - mais on était déjà au courant. (C'est aussi négligeable que Mélanie Fazi).
On ne fera jamais l'économie de ce qui rend les commentateurs si hargneux, au delà d'un bouquin qui ne leur plaît pas. Ca en
RépondreSupprimerdeviendrait presque intrigant, mais bof, en fait.
Un lecteur anonyme qui tombe sur ce billet un peu tardivement. Il savait qu'il y retrouverait un vrai fan de la première heure !