J'avoue que je n'étais pas très chaud. Cecci avait choisi d'aller voir une tentative d'adaptation d'un roman de Murakami (que je n'ai pas lu), montée dans un théâtre régional suisse (où nous n'étions allés qu'une fois pour une voir un spectacle pas très convainquant...), un spectacle où des Européens joueraient des Japonais, bref, j'ai failli dire "on n'y va pas, on reste à la maison".
J'aurais eu bien tort.
L'histoire ? Kafka Tamura, un ado, fuit son père et une mystérieuse prédication oedipienne, pour aller s'enfermer dans une petite bibliothèque historique, quelque part sur Shikoku. Pourquoi perd-il parfois conscience ? Pourquoi a-t-il du sang sur sa chemise ? Parviendra-t-il à coucher avec l'une des jolies femmes qu'il croisera ? Qu'est-ce qu'essaie de lui dire Oshima-San, le mystérieux bibliothécaire qui cite Aristote à tout bout de champ ? Par ailleurs Nagata, un vieux bizarre et illettré, capable de parler aux chats, rencontre Johnny Walker (celui de la bouteille de whisky, si, si, la scène est énorme), sauve Sésame la chatte en fuite et se lance dans un voyage vers le sud, vers la même petite ville que celle où Kafka s'est réfugiée, en compagnie d'un routier sympathique. Mais quel rapport entre Tanaka et les enfants endormis, en 1944, sur la colline du bol de riz ? Et qu'est-ce que cette maudite pierre de l'entrée ?
J'ai senti une partie des spectateurs paumés par ces mélanges de réalité et d'imagination. Moi, je me sentais chez moi, tant tout ceci sonnait juste et vrai. La vie est ainsi et la responsabilité commence dans les rêves ("même si personne ne pourra t'inculper pour responsabilité onirique !").
Si jamais elle passe près de chez vous, ne la manquez pas.
[1] faite par Frank Galati, un auteur dramatique Etats-Unien
Kafka sur le rivage, par la compagnie l'outil de la ressemblance.
Kafka sur le rivage, par la compagnie l'outil de la ressemblance.
Photos (c) l'outil de la ressemblance
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