Bangkok, dans un futur proche. La capitale du pays du sourire est un cloaque boueux où les touristes vont visiter un joli temple le matin, faire du shopping dans un centre commercial climatisé l'après-midi et avoir une relation sexuelle tarifée le soir. Avec une jeune fille, un ladyboy... ou un enfant.
Un jour, Dragon apparaît. Il surgit dans un bordel temporaire spécialisé dans les moins de dix ans, abat les tenanciers, les clients, puis disparaît sans laisser aucune trace... La police ne veut pas de médiatisation, pas de chasse à l'homme, un homme (quasiment) seul est lancé à ses trousses.
Dragon est le premier titre publié par la collection une heure-lumière du Bélial, dédiée aux novellas de SF. Les petits livres sont très réussis, maquette, couverture, prix, ça donne envie pour la suite de la collection ! Dragon est un texte de Thomas Day dans sa veine la plus personnelle : l'Asie du Sud-Est, la violence, une lutte contre l'horreur. Le récit efficace nous plonge dans le quotidien de Bangkok au côté d'un personnage de flic assez touchant. La narration joue astucieusement sur l'ordre des chapitres pour créer quelques effets de surprise très cinématographiques. D'un point de vue stylistique, c'est épuré jusqu'à l'os et ça marche. Une bonne entrée en matière pour la collection !
Quelques remarques maintenant pour ceux qui ont déjà lu le livre.
Même si l'histoire se boucle, et exprime une sorte de tentative de libération par l'écriture ("l'auteur en vengeur masqué", selon les mots de Philippe Curval), suis-je le seul à penser qu'elle s'arrête là où tout commence ? Où peut mener le combat du mal par le mal ? Que deviendra la médiatisation de Dragon ? Quand le général se fera-t-il assassiner ? Si l'être situé dans le le "lieu de pouvoir" est plus qu'un artifice littéraire, quel est-il, et que veut-il ? Un roman suivra-t-il cette novella ?
J'ai eu ce même genre de réflexion, me disant qu'on pouvait voir Dragon comme une sorte de prologue à quelque chose de plus vaste.
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