Colline est née à Marseille. Elle aurait pu être archéologue. Alors qu'elle était de permanence à l'INRAP, elle reçoit un appel selon lequel on aurait trouvé un "placard" inconnu à la Cité Radieuse, le fameux immeuble classé construit par le Corbusier dans les années 50. Prenant l'affaire pour elle (alors qu'elle n'en a pas le droit) et accompagnée du mystérieux Toufik, elle se lance dans une bizarre exploration qui se terminera mal pour elle... Trois ans plus tard, la voilà de retour, qui s'incruste au Corbu pour en comprendre les clefs.
Sous la Colline est presque un roman "normal". Unité de lieu, unité de personnage, unité de mystère, les habitués de David Calvo pourraient être surpris. Je commence par ses défauts : il est un peu trop long, souvent erratique, partant sur des chemins bizarres qui m'ont parfois perdu. Un peu de densification ne lui aurait pas fait de mal (et j'aurais aimé voir des photos, des dessins, des gribouillis grattés sur le béton).
L'esprit et la sève sont ailleurs. Orbitant autour de ce lieu-personnage-objet unique (le bâtiment du Corbu, navire immeuble fiché dans la terre de Magalone), le récit procède de cette technique littéraire qui est au cœur du travail de David Calvo: tisser des liens entre les mondes disjoints, rendre visible l'un en l'alignant sur l'autre. L'architecture, la politique locale, les récits de la fondation de Marseille, les mythes grecs, les Castors Juniors, la musique pop des années 80, la religion, les films d'action du Spielberg de la grande époque...
L'écriture est unique, entre dialogues absurdes, raccourcis fulgurants et images qui éclatent comme des évidences (et magnifiques passages "de genre"- j'ai adoré l'évocation de Marie de Sormiou ou de Protis et Gyptis). J'aime ce regard porté sur le monde, et j'aime ce qu'il me révèle. J'aime enfin quand l'auteur dit son amour de Marseille (j'ai été marqué par le chant élégiaque qui concluait la novella la nuit des labyrinthes), loin de tout folklorisme ; puanteurs du port, béton des immeubles, sources magiques sous le bitume. David Calvo explore, il suit des chemins inconnus de tous et je suis heureux de pouvoir, à travers ses livres, le suivre un peu.
L'écriture est unique, entre dialogues absurdes, raccourcis fulgurants et images qui éclatent comme des évidences (et magnifiques passages "de genre"- j'ai adoré l'évocation de Marie de Sormiou ou de Protis et Gyptis). J'aime ce regard porté sur le monde, et j'aime ce qu'il me révèle. J'aime enfin quand l'auteur dit son amour de Marseille (j'ai été marqué par le chant élégiaque qui concluait la novella la nuit des labyrinthes), loin de tout folklorisme ; puanteurs du port, béton des immeubles, sources magiques sous le bitume. David Calvo explore, il suit des chemins inconnus de tous et je suis heureux de pouvoir, à travers ses livres, le suivre un peu.
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