Près de New-York, fin des années 90. Burke, la cinquantaine, ancien cadre dans l'industrie du papier, vient d'être licencié. A son âge, et dans son domaine, les chances de retrouver un boulot sont réduites, et sa femme ne travaille pas, il faut payer les études des enfants, les traites de la maison... Son petit monde très classe moyenne va s'écrouler et Burke le refuse.
Une idée lui vient alors : ils sont assez nombreux sur le marché du travail pour les postes comme le siens, et les postes sont rares. Mais, si tous ses concurrents pour un poste donné venaient à mourir ?
Le couperet est un roman tragiquement drôle. Jouant sur l'angoisse du déclassement, la peur du chômage, lisant le monde du travail avec une lucidité cruelle, Westlake propose un roman noir caustique. L'intrigue est parfaitement huilée, comme une jolie mécanique, où chacun aura un petit rôle tragique ou comique à jouer (l'épouse, les flics, les fils, le conseiller conjugal...), c'est une lecture très distrayante.
Maintenant, le roman tient surtout sur son concept, qu'il développe jusqu'au bout avec habileté. Si l'idée de base vous amuse, lisez, et faites-vous plaisir. De là à dire comme le texte de quatrième de couverture qu'on "frôle le chef d'oeuvre"... On a là, et c'est déjà très bien, une bonne satire, noire, cruelle et grinçante, servie par un romancier chevronné.
(offert par monsieur Mouton, merci !)
Moi je trouve que c'est un chef d'œuvre.
RépondreSupprimerAu moins celui de Donald Westlake.
Monsieur Mouton