Nous avons découvert le travail de Laurent Bortolotti lors d'une des premières éditions des scènes du chapiteau. Je me souviens d'un concert tard le soir, d'une formation toute petite et d'un petit homme pâle, presque désarticulé, qui faisait des impros de claquettes en balançant bizarrement les bras. Il paraissait voler juste au-dessus des planches, et disposer d'une étrange réserve d'énergie, presque inépuisable, pour flotter sur la musique.
Il est revenu aux scènes du chapiteau quelques années plus tard, pour une série de numéros différents : dans certains d'entre eux, le danseur-improvisateur (accompagné de deux compagnons excellents) incarnait un étrange personnage de cadre d'entreprise agressif et orgueilleux, exalté et planant. Quelque part entre CLEER et Gene Kelly.
Ces quelques pièces sont devenues un spectacle entier, à la fois amusant et tragique, avec le même cadre aux yeux fous, l'informaticien et l'ambitieuse directrice marketing. Je ne suis pas amateur de danse (je n'y comprends rien), mais les claquettes exercent sur moi une fascination hypnotique, dans la manière dont les danseurs planent et glissent en antigravité, dont la musique des talons accompagne celle des instruments.
Office life est le nom de cette série de tableaux dansés, entre rêves d'enfance, vie d'artiste et exaltation corporate. Si la construction dramatique est encore en chemin (ce n'est pas une comédie musicale, mais autre chose, une autre sorte d'expérience... encore à définir), les scènes dansées sont comme toujours magnifiques.
Les claquettes, ça me rend heureux.Office life, avec Léo Chevalley, Alex Bellegarde, Shyrleen Mueller, Laurent Bortolotti et Thomas Wadelton. En tournée.
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