Elijah est une sorte de détective/ambassadeur/philosophe/consultant dans une société pangalactique où des milliers d'espèces cohabitent, où on clone son corps comme on change de chemise, où on fusionne ses mémoires avec celle de ses échos quand on n'en a plus besoin (des échos). Et où tout le monde est immortel, bien sûr. Enfin presque.
Le dessin de Gwen de Bonneval est simple, noir et blanc tout en courbes, il rend la plasticité douce de cet/ces univers, évoque ces choses étranges (créatures, processus...) qu'on ne peut pas comprendre depuis notre 21ème siècle . Et l'histoire de Vehlmann respecte parfaitement le genre de son récit. Ce n'est en aucun cas une parodie, l'univers a une jolie cohérence et dégage un vrai sense of wonder, ancré dans une esthétique sixties. Mais on sent bien que, par dessus tout, au-delà de ces enquêtes galactiques et extra-terrestres vraiment bizarre, ce sont les sentiments et les émotions d'Elijah qui intéressent l'auteur. La joie, l'amour, le souvenir, le regret, toute une palette traitée avec finesse qui vous laisse, après avoir refermé le livre, dans un flottement rêveur.
Ce livre, et un ou deux autres, m'ont fait pour la première fois suivre un scénariste plutôt qu'un dessinateur. Quasiment tout ce que signe Vehlmann est admirable, vous pouvez y aller.
RépondreSupprimerUne seule déception est le dernier Spirou & Fantasio, mais tout ce qu'il m'a donné à lire auparavant était entre très bon et génial