Paprika est un long métrage d'animation, réalisé par Satoshi Kon, dont j'avais déjà vu l'excellent Perfect Blue.
L'histoire est une sorte de thriller : une machine à explorer les rêves des gens (dans des buts de psychothérapie) est volée par un individu mystérieux aux intentions pas très nettes. L'équipe de recherche tente de remettre la main dessus avant que des catastrophes se produisent, aidée en cela par Paprika, charmante jeune fille onirique...
Ce scénario (très bien tenu dans le film, qui, s'il secoue parfois son spectateur, ne le largue jamais), est l'occasion d'une plongée dans un monde de rêves et d'inconscient, souvent très angoissant. Par l'intermédiaire de Paprika et des autres personnages, le film nous fait voyager (littéralement) à travers tous les supports à rêver: films, photos, pubs, Internet... et même les tableaux de Gustave Moreau.
J'ai aimé la vision du rêve et de l'imaginaire dans ce film, qui est tout autant une évasion qu'une névrose. L'imaginaire des personnages est souvent angoissant, régressif, excitant. Le film enchaîne les situations de vertiges, d'illusions, aidé en cela par la technique de l'animation (2D en général) qui permet un glissement invisible du "réel" à l'imagination.
Le film n'est pas vraiment "beau" comme peut l'être un Miyazaki mais il est rapide, léger, entraînant... parfois jusqu'à la peur. Certaines scènes sont parfois rugueuses, bizarres, révélant sans doute des obsessions de l'auteur qu'aucune séance de travail collective n'aura "lissée". Tant mieux !
On ne passe que rarement sur les écrans des histoires aussi intéressantes, alors profitez-en !
Pour en savoir un peu plus, la critique du Monde m'a paru pertinente. Je recommande aussi celle d'Olivier Paquet, plus technique, pour les amateurs d'animation japonaise.
Images du film (c) Rezo films