Ken Loach est un vieux marxos idéaliste et ça se voit. Si ce détail vous dérange, n'allez pas voir ce film et cessez de lire ce compte-rendu.
Bien, c'est admis.
Nous avons donc Jimmy Gralton, qui rentre en Irlande dans les années 30 après une dizaine d'années d'exil. Il rentre voir sa vieille mère, qui habite dans un coin de la vieille Irlande où il y a des masures de pierre, des collines, des nuages gris, de la pluie, de la tourbe. La vraie Irlande, quoi, celle des types pauvres et rugueux qui triment dur dans un monde difficile.
De son exil New-Yorkais, Jimmy ramène des disques de jazz, une robe pour son ex-fiancée qui s'est mariée avec un autre, et un paquet de souvenirs.
Ce film raconte comment Gralton rouvre son dancing (le hall du titre), où l'on s'amuse, on joue de la musique, on prend des cours de dessin, on lit de la poésie... Une maison de bois, collective, où l'on prend du bon temps. Ce qui ne plaît ni aux grands propriétaires terriens, ni au curé, le père Sheridan, qui entend bien maintenir sa paroisse dans le droit chemin.
Le film est attachant, opposant face à l'autorité et à l'oppression un type qui aimerait que ses contemporains soient libres, généreux et heureux. Tout le monde accuse Gralton d'être un coco, et il l'est, mais jamais on ne le voit sortir de prechi-precha marxiste. La libération du peuple, il la cherche par le plaisir et le bonheur.
Le récit est plutôt bien mené, Jimmy est élégamment campé par un acteur qui a du style, le père Sheridan, dans son outrance, est réussi, et il y a de belles scènes où l'on voit comment le conformisme social peut tomber comme une enclume sur la tête des familles (la lecture des noms à l'église, waow...). Maintenant, il est assez drôle de voir un récit mettant l'Eglise dans un rôle d'opposant, nous servir une hagiographie. Jimmy n'a aucun défaut: il ne boit pas, ne se met pas en colère, ne commet pas l'adultère. Heureusement pour lui, le supplice est remplacé par une course en vélo...
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