Vu au NIFFF en 2025
Voilà un film super bizarre, très intéressant et auquel nous n'avons pas vraiment accroché.
Visuellement, en matière de montage, de création artistique, de création d'images, c'est dément. Le rythme est incroyable, comme une sorte d'impro jazz/funk déjantée, on enchaîne les images de palaces, de déco folles, de miroirs, de bastons, de torture, de violences, de mystères... Le jeu de références avec des trucs qui je connais et surtout des trucs que je connais mal est aussi assez fou. James Bond, bien sûr, mais aussi le cinéma d'exploitation italien, et les fumetti Neri (genre Diabolik) et les films d'arts martiaux et la mode des années 60 et sans doute un million de trucs...
Comme disent le gars et la fille derrière ce film (qui ont l'air trop cools), il est comme un diamant, avec mille facettes, mille choses à voir et à saisir. Et dans ce genre, c'est génial. Ca interroge aussi sur le masculinisme, la représentation des femmes dans ce genre de film, le virilisme des héros-qui-sauvent-le-monde, etc.
Mais mais mais à aucun moment je n'ai accroché à l'histoire. Le "héros" est un gros connard, encore moins attachant que Hubert de la Barthe OSS117 (qui a pour lui d'être une sorte de crétin magnifique). Ses aventures ne nous inspirent rien. On se fout un peu de ce qui arrive aux personnages, sauf peut-être un peu à la magnifique James Bond girl jouée par Céline Camara, incroyablement belle et classe.
Donc je suis ressorti à la fois excité par ce que j'avais vu et tout à fait froid. Ca m'a fait penser à Pulp Fiction (pour le côté collage de références, démontage narratif), avec la différence que dans Pulp Fiction je me rappelle avoir eu un certain attachement aux personnages, même si c'étaient des imbéciles.
Ca reste un film à voir quand même et je regarderai d'autres films des deux mêmes car Forzani et Cattet on un talent dingue. Une chose, peut-être, m'a séduit malgré tout : le jeu d'illusions et d'évanescences du personnage de Serpentik dont le masque ne cache jamais qu'un autre masque. J'ai retrouvé ce sentiment de fictions emboitées que j'associe à l'Italie, à la Commedia dell'Arte, aux premiers fumetti de Dylan Dog, au Dellamore Dellamorte... Un rêve à l'intérieur d'un rêve à l'intérieur d'un rêve.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire