Par la magie d'un curieux calendrier et d'un disque de jazz, Vincent Vermont se retrouve propulsé barman dans le New York des années 60, au Rainbow Mist. Il ne tarde pas à apprendre les codes de Harlem, gangsters, arrangements et cocktails, dont le mythique Rosy Gimlet. Bien sûr, il a des ennuis, bien sûr il tombe amoureux de Bess ("pas ce qui se fait de plus original, cette saison"), la dernière diva du swing. Il y aura des piques, le Klan, le racisme et les douces soirées la grosse pomme, la ville aux avenues en zig-zag.
Une histoire mélancolique, des a-plats énergiques de Fred Boot, un texte qui swingue... J'ai aimé me laisser porter, même si je n'ai pas tout compris.
Cette BD est lisible gratuitement ici.
Et commandable pas trop cher là.
31 octobre 2011
27 octobre 2011
Urhu - Norn
Plus de deux ans après la première représentation, nous avons revu le dernier (et très bon) spectacle de Norn.
Voici ce que j'en disais alors...
Le revoir m'a permis d'affiner les impressions. Les Norn étaient très présentes, très belles. Urhu est le plus drôle de leurs spectacles. S'il m'avait semblé un peu difficile d'accès la première fois, ce n'était plus du tout le cas. Nous en avons profiter pour acheter le disque, qui est très bon, autant que les deux précédents.
Quelques extraits en écoute ici...
Pour les amateurs de SFFF francophone, on reconnaîtra pour l'illustration des pochettes le talentueux Eikazia / Marc Lopes.
Voici ce que j'en disais alors...
Le revoir m'a permis d'affiner les impressions. Les Norn étaient très présentes, très belles. Urhu est le plus drôle de leurs spectacles. S'il m'avait semblé un peu difficile d'accès la première fois, ce n'était plus du tout le cas. Nous en avons profiter pour acheter le disque, qui est très bon, autant que les deux précédents.
Quelques extraits en écoute ici...
Pour les amateurs de SFFF francophone, on reconnaîtra pour l'illustration des pochettes le talentueux Eikazia / Marc Lopes.
Montons maintenant jusqu'à la source.
L'eau, la glace, la pierre dure, le cliquetis des aiguilles de bronze d'une immense horloge.
Écoute !
Voici un écho de la vibration primordiale.
Norn chante les échos de la création de monde, si le monde fût jamais créé.
Archives
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26 octobre 2011

Voici exactement ce que j'aurais pu dire (merci Philippe !).
[Tim Powers écrit] un fantastique proposant un léger décalage de la réalité, comme celui provoqué par des lunettes mal ajustées. Les fantômes ne sont pas des draps blancs agitant des chaînes ou des zombies suceurs de cerveaux, mais des souvenirs évanescents, un téléphone débranché qui sonne dans une pièce vide... La nostalgie, le regret, les remords, sont leurs motivations : nostalgie du jardin en friche où l'on jouait enfant, regrets des choses jamais dites, remords des fautes et des crimes. C'est d'ailleurs dans la contrition et le pardon que l'on retrouve les racines chrétiennes de l'auteur, très explicitement mises en scène.
Tout comme mes voisins, j'aime beaucoup l'oeuvre de Tim Powers. J'avais d'ailleurs beaucoup apprécié de renouer avec ses romans en lisant A deux pas du néant.
La boussole d'or – Chris Weitz
Le pendu et Cecci ont vu : la boussole d'or
Dans ce film adapté d'une saga de fantasy pour la jeunesse, on trouve : une école anglaise stricte, une jeune fille audacieuse, des gitans des mers, un dirigeable, Nicole Kidman dans des robes étonnantes, des ours polaires en armure en 3D (malheureusement), des animaux qui parlent (ouh la la la, bien trop), des méchants ecclésiastiques, des combats où le gentil commence par perdre mais en fait il gagne à la fin, un thruth-o-meter, des Concepts avec des Majuscules.
Cecci a dit : on dirait un monde créé par un organisateur de GN qui voulait faire plaisir à tout le monde. On peut dire que ça ne nous a pas trop intéressés.
Dans ce film adapté d'une saga de fantasy pour la jeunesse, on trouve : une école anglaise stricte, une jeune fille audacieuse, des gitans des mers, un dirigeable, Nicole Kidman dans des robes étonnantes, des ours polaires en armure en 3D (malheureusement), des animaux qui parlent (ouh la la la, bien trop), des méchants ecclésiastiques, des combats où le gentil commence par perdre mais en fait il gagne à la fin, un thruth-o-meter, des Concepts avec des Majuscules.
Cecci a dit : on dirait un monde créé par un organisateur de GN qui voulait faire plaisir à tout le monde. On peut dire que ça ne nous a pas trop intéressés.
06 septembre 2011
Paprika - Satoshi Kon
Revu hier cet excellent film vu il y a cinq ans au cinéma. Aperçu beaucoup de citations manquées lors du premier visionnage (notamment la scène de Bons baisers de Russie). C'est toujours aussi intelligent, toujours aussi bien. Ce que j'avais dit dans mon billet de l'époque reste valable.
La modernité urbaine, la poésie dans les détails, les rêves dont on ne parvient pas à se sortir, les réseaux connectés à la psyché, une légèreté pop, les fantasmes qui nous habitent, la grâce, la joie, la mort. Mon monde.
Relisez aussi l'ancienne chronique d'Olivier Paquet. Cette histoire a quelque chose d'énergique et joyeux. Je pleure la mort de Satoshi Kon.
11 août 2011
L'Affaire de l'esclave Furcy - Mohammed Aïssaoui
Je me suis fait offrir ce livre, lu avec une grande curiosité. Il y est question de Furcy, esclave d'origine Indienne à l'Ile Bourbon (la Réunion) au début du XIXème siècle. L'homme (qui n'a pas de nom de famille, comme tout bon esclave) découvre que son esclavage est indu : sa mère était libre, il est donc né libre. Il intente donc un procès à son propriétaire pour se voir reconnaître officiellement libre.
Mohammed Aïssaoui raconte ce procès, de 1817 à 1843, les pressions des esclavagistes, la volonté opiniâtre d'un homme qui ne veut pas renverser l'esclavage mais juste voir reconnaître ses droits.
Deux choses fascinantes dans ce récit : les extraits de textes d'époque, notamment les petites annonces de ventes d'esclaves ou les documents d'héritage. Liste de meubles, argenterie, esclaves. J'aurais dû le savoir, ça fait mal de le lire... L'autre chose, l'idée la plus importante : il n'y a pas presque d'archives sur Furcy. S'il n'avait pas intenté ce procès, si personne ne s'était penché sur son cas, personne n'aurait jamais rien su de son existence. Il n'y a pas de documents, juste le silence... Le livre contient un très beau passage sur l'importance des papiers pour les personnes illettrées. C'est grâce aux papiers conservés par sa mère que Furcy mènera son combat.
Pour le reste, l'auteur n'est pas historien mais romancier. Comme il l'explique par de fastidieuses digressions, il a voulu combler par la fiction les trous des archives... Mais autant les textes d'époques sont frappants, autant les passages de fiction sont faiblards, écrits sans grande inspiration et surtout sans audace. Comme si le romancier, pour dire la vérité des êtres et des choses, devait coller à ce que nous savons des faits...
En bref, un bon sujet, de bonnes intentions, mais pas un bon livre.
09 août 2011
Rouge gueule de bois - Léo Henry
Je créditais Noir Désir d'un talent unique : savoir rencontrer dans leur musique les époques que je vivais. Un accord avec l'air du temps, avec la peur, l'ironie, la violence des jours.
Rouge gueule de bois (RGdB) m'a fait la même impression. Si notre époque part en vrille, si l'amitié veut dire quelque chose, s'il faut vivre aujourd'hui parce que tout part à la mort, alors ce livre est vrai. RGdB a raconté mes joies et mes inquiétudes, sur un rythme festif qui ne tient qu'à lui. Je n'ai de jouissance ni des voitures ni de la vitesse, mais j'ai foncé avec Brown dans la Ferrari de Roger Vadim sur les routes de l'Ouest américain, celles d'un monde précipité en hurlant vers le néant.
OK, de quoi est-il question là-dedans ? Fredric Brown, écrivain fantaisiste et alcoolique, se retrouve à errer sur les routes américaines avec le dit Vadim, celui qui découvrit Big Initials B.B.. Je craignais le roman pour initiés du genre (SF), je ne prenais Vadim pour un cinéaste très mineur, surtout préoccupé de dénuder sagement des jolies filles en surfant sur le scandale. Je n'ai pas revu mes préjugés mais j'ai rencontré deux beaux personnages romanesques, qui doivent sans doute une partie de leur mojo à avoir été inspirés de personnes réelles, et qui portent leur propre impulsion littéraire. Le roman, genre road-movie, enchaîne les scènes de beuverie et de fusillades, dans un onirisme très sixties avec quelques références imbibées de LSD. Ça pourrait être n'importe quoi. Ça pourrait être inconséquent.
Et non.
Le livre tient la route, par la force de l'écriture, par le souci de vérité de cette dernière. Elle swingue, elle tranche, elle jouit et tient ensemble les deux-cent cinquante pages de ce petit roman (le reste du volume étant occupé par un index hilarant, dispensable et essentiel à l'amateur de cocktails - et par quelques notes floues de l'auteur).
Ai-je dit que c'était très bon ? Pas assez clairement ? Alors oui, voilà : rouge gueule de bois est un très bon livre. Léo Henry est très fort.
Je ne sais pas si je vous le laisse lire, finalement. C'est mon livre.
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