15 novembre 2005

King Kong






Après avoir vu sur Internet la bande annonce du film de Peter Jackson, dont l'atmosphère "pulps" m'a séduit, j'ai regardé en DVD le film original, de 1933.
C'est un chef d'oeuvre !
Un pur bonheur d'aventures "Pulps" : une carte au trésor, un mystérieux cargo, un producteur de cinéma sans scrupules, des indigènes sauvages, un marin viril, un cuisinier chinois, des dinosaures... Et la belle ! (Fay Wray) Et la bête ! (Kong)
Concernant l'histoire, que ceux qui pensent la connaître se ravisent. King Kong n'est pas un film de monstres kitsch mais c'est un film d'aventures, d'exotisme, et une belle histoire d'amour tragique. Le scénario, avec son film dans le fillm, en fait une vraie histoire de cinéma.
Les effets spéciaux sont essentiellements faits avec des marionettes, animées en image par image, qui donnent des images parfois un peu sombres, parfois un peu saccadées... mais très poétiques. Les monstres en général, et Kong en particulier ont été conçus, puis animés avec un véritable amour. La gestuelle de Kong est pleine de ces petits détails touchants qui font les grands animateurs. Alors oui, les effets spéciaux sont datés, mais ils ne sont pas "cheap".
Parmi les acteurs, j'ai adoré le personnage cynique et enthousiaste du producteur/réalisateur (Carl Denham, joué par Robert Armstrong) et bien sûr Fay Wray est magnifique : évaporée, sensuelle, fragile, troublante. Elle dégage un charme érotique auquel personne (dans le film, bien sûr) ne reste indifférent.

La King Kong Homepage contient, dans la FAQ ou ailleurs, de nombreuses informations fascinantes.
Saviez-vous, par exemple, que la RKO avait commencé à produire un film d'aventures nommé "Creation", où des sous-mariniers affrontaient des dinosaures sur une île sauvage ? Le projet, trop onéreux, a été abandonné et King Kong a été tourné en réutilisant les maquettes et éléments qui avaient déjà été construits.
La scène où Kong jette les marins dans le gouffre en agitant le tronc, suivie de celle du combat contre le T-Rex, ont été tournées pour convaincre les dirigeants de la RKO de faire le film. Ils ont été séduits.
Le film est ressorti sur les écrans plusieurs fois après 1933, souvent assombri (pour paraître moins gore) et censuré. Kong ne piétine plus les marins, il ne jette plus dans le vide la pauvre femme arrachée à son sommeil dans l'hôtel, il n'effeuille plus Fay Wray... La version du 60ème anniversaire (dispo en DVD) a heureusement restauré ces scènes, qui, pour moi, montrent que le cinéma des années 30 n'avait rien à envier au cinéma plus contemporain pour ce qui est de la violence et de l'érotisme.

La plus belle histoire liée à Kong (à mon humble avis) est celle du destin du "Great Wall", le grand mur barrant l'île sur lequel s'agitent les indigènes. Il avait bien sûr été bâti pour le tournage (comment, en quels matériaux?, je l'ignore...) et donc a souvent été réutilisé pour d'autres films, après avoir été un peu aménagé, bien sûr.
Il a connu une fin violente en 1938, après avoir été transformé en "mur" de maisons sudistes : Victor Fleming l'a fait brûler (avec d'autres) pour reconsituer le grand incendie d'Atlanta dans "Autant en emporte le vent". Un mythe en rejoint un autre...

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