01 décembre 2005
La séparation (Christopher Priest)
A fine fable of how the world is haunted by the ghosts of our what-might-have-beens (voir ici)
Je viens de finir de lire la séparation, de Christopher Priest, un auteur de science-fiction anglais très flegmatique et très intéressant. J'avais décidé de lire ses livres après avoir bavardé avec lui à un festival, comme quoi ça vaut toujours le coup pour un auteur de passer un peut de temps avec un lecteur...
La séparation est un roman sur le thème de la seconde guerre mondiale (vue du point de vue anglais) et des histoires alternatives (uchronies). Il me paraît très difficile à résumer. Il y est question de l'offre de paix faite en mai 41 par l'Allemagne au Royaume-Uni, de frères jumeaux homozygotes, d'hommes politiques qui se font remplacer par des sosies pour leurs meetings... et d'Histoire.
Comme chez Dick, le personnage principal est plongé dans des réalités alternatives, rêve, ne sait pas qu'il rêve, se réveille plusieurs fois de suite sans s'être endormi... Contrairement à Dick, le roman garde une certaine retenue, sans plonger lui-même dans la folie (il se contente d'y plonger ses personnages).
Si vous aimez l'histoire, les spéculations historiques, si vous vous interrogez sur le sens des actions, sur ce que votre vie serait devenue si..., alors le roman peut vous intriguer, voire vous fasciner comme il l'a fait pour moi. Je ne suis pas assez fin connaisseur de la période pour apprécier les détails de l'intrigue, mais certaines spéculations sont assez excitantes intellectuellement.
De plus, ce roman est aussi une histoire de pilotes et de bombardements, de missions de nuit, de villes plongées dans les ténèbres et déchirées par les bombes...
C'est un livre prenant, bien écrit, mais qui laisse une étrange impression de rêve dont on se serait mal réveillé. Alors que les jours raccourcissent, ça ne m'a pas beaucoup aidé pour planter les pieds dans la réalité. Comme lu dans une autre critique, un roman somnambule...
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