08 février 2010

La poupée de Kokoschka - Hélène Frederick

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Ce billet a été sponsorisé comme Babélio. Vu qu'il s'agit du troisième du genre, je vais créer une catégorie permettant de les identifier. Je me suis donc fait offrir en SP (service de presse) le livre dont il va être question ici.

Voilà comment je tenterais de vendre la poupée de Kokoschka, si on me demandait de le faire : je mettrais en avant la figure du peintre viennois (que nous avions découvert avec grand plaisir avec l'expo du Grand Palais). Je parlerais du portrait très délicat d'Hermine Moos, petite couturière de théâtre et femme libre de la bohème munichoise de l'époque, chargée de la plus étrange des missions : créer un mannequin grandeur nature de l'amour perdu du peintre, Alma Mahler. J'évoquerais l'atmosphère trouble de l'époque, l'automne 1918, le rationnement, les rumeurs de révolutions et de violence. J'insisterais sur la finesse de l'univers créé par l'auteure : les rêveries et changements d'humeur de l'héroïne, ses relations toutes en nuances avec Heinrich, son amant mime, avec sa chère petite soeur, avec les hommes qu'elle croise, ceux à qui elle se donne contre un peu d'argent ou de nourriture, ceux qu'elle fascine parce qu'elle se refuse à eux. Avec la poupée, enfin, dont la fabrication devient une obsession.

Et tout ça serait vrai.
Le style est à la hauteur, Hélène Frederick crée une écriture de journal intime, hachée, troublée, suivant les sautes de pensée du personnage, révélant son univers par petites touches. Durant les 20/30 premières pages, je me suis laissé prendre.

Mais malheureusement, il ne se passe rien. Tout est trop fin, trop délicat pour un esprit brutal comme le mien. J'imagine que l'auteure s'est amusée en écrivant ce récit intime, dans une sorte de jeu de rôle sollipsiste. Malheureusement, il y a ces petites touches un peu pédantes, ces commentaires des dessins de Kokocshka qui sont complètement incompréhensibles au lecteur s'il n'a pas les images sous les yeux et que le livre n'évoque pas très bien.Ce jeu d'implicites et d'allusions permanentes, un peu pénibles à suivre. Et le récit comprend peu d'enjeux, peu d'évènements, peu d'action. J'attendais plus d'onirisme, de fantastique, de glissements...

J'aime beaucoup Hermine Moos, j'ai été charmé de faire sa connaissance, j'aurais aimé ne pas passer les 180 dernières pages du livre avec elle à m'ennuyer. Venez, mademoiselle, sortons de là. Que puis-je vous offrir ? Vous dansez ?


P.S : le curieux trouvera sur Internet des images de la fameuse poupée, l'histoire en question étant véridique.

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