Sous le chapiteau de Vidy (mais pourquoi là ? et pas dans la grande salle ?) on découvre le couple présidentiel qui vient d'échapper à un attentat. Lui se fait faire un massage par son masseur préféré qui lui raconte des histoires drôles. Elle, ébranlée, pleure la mort du colonel de la garde (un héros) et de son chien (un carlin). C'est Thomas Bernhard qui les fait parler et puisqu'on est chez TB, le discours va être un fleuve, un déferlement de pensées en tourbillons, de préjugés, de haines (contre les contestataires, les philosophes, les étudiants) mais aussi de mensonges et de nostalgies. Le flot emporte le spectateur, porté par deux acteurs excellents, elle, en figure déjà morte au visage blafard ou aux seins dressés de pin-up et lui tout en rondeur manipulatrice, porté par une mise en scène pleine de belles trouvailles, rideaux, marionnettes et coups de cymbales. Le spectateur encaisse, vacille, s'émerveille de cette plongée dans des psychés déviantes qui pourraient être la sienne propre. Âmes sensibles, s'abstenir.
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