Ca commence par une scène de licenciement, tranquille et glaçante. Puis un jeune analyste à gros sourcils découvre que la banque d'affaire pour laquelle il bosse détient trop d'actifs toxiques et va exploser si quelqu'un s'en rend compte. A 22h, son chef (enfin, son N+2, le N+1 ayant été licencié ce matin) arrive. A 23h, le chef de son chef, puis ça continue à monter. A 2h du matin, l'hélico du grand patron se pose.
Trente-six heures dans la vie d'une banque, d'un licenciement à une crise mondiale. Les personnages sont bien posés, jamais jugés. Leur monde est évoqué finement, sans grossièretés, sans jugement moral tombé du ciel. J'y trouve même une certaine poésie du corporate, avec les écrans, les ascenseurs propres, les discussions de crise à 4h du matin, comme dans un rêve. Je me suis demandé comment le Groupe aurait géré le problème. De la même façon, sans doute...
Quelques détails : quand on aperçoit pour la première fois Will Emerson (joué par l'excellent Paul Bettany), on trouve que c'est un c###. Puis on monte dans la hiérarchie, et il paraît soudain tout à fait sympathique. Mention spéciale à Jeremy Irons, qui campe un superbe monstre et arrive à me convaincre que oui, certains humains sont des reptiles à sang froid.
Une chose commune relie tous ces hommes (et cette femme) : quand Mammon les appelle, ils répondent tous présent.
Très bon film en effet.
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