Suite de ma découverte du travail de Frédrik Peeters. Après Lupus, qui ne m'avait qu'à moitié convaincu, voici Aâma.
Sur une planète cyber (qui m'a évoqué celle de l'Incal) où tout le monde est implanté, Verloc ne porte rien et vit avec les avanies de son corps. Il a la quarantaine, une boutique d'antiquités, une ex-femme, une enfant autiste. Il va se retrouver embarqué, avec son frère qui a réussi, et l'étonnant garde du corps de celui-ci (un robot-singe nommé Churchill, vraiment balaise et vraiment cool) dans un voyage corporate-scientifique, à la recherche d'une substance nommée Aâma, susceptible d'avoir déclenché, sur une planète lointaine, une accélération folle de l'évolution.
Il y a des trucs que Peeters réussit formidablement : la faune et la flore extraterrestre bizarre, les décors insolites et grandioses (tm), les personnages qui sonnent juste, les scènes d'actions flippantes et hallucinantes (celle qui ouvre le tome 3 est un modèle), et le fait de clôturer une série en quatre gros volumes. Et les robots singes.
Tout comme pour Lupus, je suis resté un peu au bord de la route. Je n'ai jamais vraiment cru à l'histoire, ni éprouvé de grande sympathie pour ce papa divorcé privé de sa fille en vadrouille dans l'espace. Les clés émotionnelles n'ont pas croché, j'ai admiré les décors et suivi le film avec plaisir, mais sans prévoir de le regarder de nouveau un jour.
Curieusement, le papa divorcé sans sa fille et qui est complètement détaché de toute ambition / vie sociale, libre d'attaches tellement l'essentiel lui manque, ça me parlait beaucoup plus.
RépondreSupprimerEn te lisant, et parce que j'ai lu Aama et Lupus sur plusieurs années et non d'un coup, je vois que le thème du parent, ici du père, résigné sans son enfant, sans colère caricaturale vers la mère, est un thème propre à Peeters. On aura du mal à trouver d'autres auteurs qui l'abordent, et surtout de cette façon, traité comme un élément de décor tout en étant essentiel au personnage.
En fait, la parentalité est quelque chose de rare dans la littérature. Quel texte décrit ce qu'est être mère, à la première personne?