J'ai lu ce livre sur le conseil de luvan (merci !) et je l'ai lu avant Agrapha. On verra qu'il y a un petit rapport entre les deux livres.
Nous étions l'avenir est un livre de souvenirs, une mémoire reconstituée, au sens noble du terme, de la jeunesse dans les kibboutzim. La jeunesse de l'autrice, la jeunesse de ses pairs, la jeunesse de ceux qui ont précédé. Les kibboutzim étaient (sont encore un peu) une société socialiste profondément originale, développant, hors cadre religieux, une forme de vie et de travail en communauté. Expérience agraire, expérience sociale, éducation collective, enfants éduqués ensemble hors d'un cadre familial, expérience de formation, expérience de liberté et expérience de guerre. Fidèle au monde dont il est le fruit, Nous étions l'avenir n'est pas écrit au je, mais au nous (avec une grande élégance, je ne m'en suis presque pas rendu compte) et tente dans sa forme et dans sa langue de faire vivre au lecteur la singularité de ces vies, loin de la propagande et des rêves socialisto-sioniste, au niveau de la terre, du travail, de l'ennui, des chansons, des légendes, avec comme axe la volonté permanente des pionniers des kibboutzim de raconter leur histoire et l'impossibilité d'y parvenir.
Par le récit et la langue, donner vie à une communauté lointaine dans le temps ou l'espace, voilà le lien avec Agrapha. Cette volonté fait de Nous étions l'avenir bien plus qu'un livre de souvenirs et de chroniques, mais une belle oeuvre littéraire.
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