Chroniques illégitimes sous la Fédération
Comme je l'ai dit, je dois cette lecture à Hugues Robert qui m'a enfin décidé à me procurer ce livre, publié chez Juillard en 1968 avant plusieurs rééditions hideuses (voir sa fiche sur noosfere) aux couvertures inappropriées.
Ce livre donc: à la fois admirable, étonnant et singulier. Il pourrait s'agir d'un recueil de nouvelles (je reviendrai là-dessus dans un prochain billet), de récits d'aventures militaires et fantastiques, entre le merveilleux et le gothique. Les héros en sont les vaillants dragons, grenadiers, hussards, chevau-légers et enfants perdus de la Fédération.
Nous sommes au XIXème siècle, la Fédération affronte de multiples ennemis dans des guerres confuses, s'étend, se renforce, jusqu'à l'Orient, jusqu'à l'Occident... Nous ne sommes pas au XIXème siècle, nous sommes ailleurs, mais où? Rien ne relie ces histoires sinon une chronologie, un contexte assez lâche et l'intuition d'une relation mystérieuse entre le monde de la Fédération et le notre. Et qui sont ces Soldats de la mer du titre?
Des héros militaire, des mystères, des fantômes, des doubles, des jouets enchantés, des forts hantés, des spectres hantant les champs de bataille, des statues animées. Le registre fantastique est classique et séduisant, il m'a fait songer aux oeuvres de Léo Perutz. La langue, elle, est précise et élégante, parfois enchanteresse.
Le sergent von Nassau, des Dragons de Lauterbronn, reçut l'ordre de se rendre par ses propres moyens à Marienbourg. Il glissa son billet de mission dans son gilet, salua sans un mot. Longtemps encore on eut le claquement de ses bottes noires dans les immenses couloirs dallés. Ayant rejoint ses quartiers, il fit ses préparatifs et mit la dernière main au harnachement de son cheval. Les instructions qu'il devait communiquer à la garnison de Marienbourg étaient gravées dans sa mémoire.
J'ai lu ces lignes, je n'ai plus voulu quitter ces soldats.
J'essaierai dans un prochain billets de préciser certains des sentiments inspirés par ce livre.
Edit : la critique d'Hugues est ici.
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