Ca doit être le point commun entre les livres de SF et les films de Wes Anderson : il faut commencer par expliquer l'univers avant de pouvoir raconter l'histoire.
Ici, donc, un océanographe mondialement célèbre avec un bonnet rouge, inspiré du commandant Cousteau : Steve Zissou. Il navigue sur les océans de la planète avec son fidèle équipage (tous porteurs de bonnets rouges) sur son navire, le Belafonte, filme les merveilles du monde aquatique, publie un magazine (the life aquatic), entretient un club d'explorateurs nautiques auquel s'inscrivent les enfants et vit une rivalité scientifico-médiatico-amoureuse avec le commandant Hennessy et son "expédition Hennessy".
C'est un petit monde andersonnien, complètement barré (avec le cameraman hindou à turban, la script girl suédoise aux seins nus, les stagiaires sans nom...) dirigé par un mégalomane à la petite semaine qui ne cesse de se mettre en scène depuis des dizaines d'années.
Mais voilà que, alors que Steve Zissou essaie de lancer sa prochaine campagne, à la poursuite du requin-jaguar, un jeune homme débarque qui dit être son fils...
Derrière le récit loufoque, enlevé et très drôle, derrière l'univers en boîte avec ses petits personnages vivant des aventures pleines de rebondissements, Life aquatic est un film mélancolique, qui parle de paternité, d'occasions manquées, de choix de vie foireux. Mais aussi de rêve et de poésie (toute la partie aquatique du film est complètement fantaisiste, réalisée en animation image par image, colorée et poétique), de gens créant des mondes pour en faire rêver d'autres...
Enfin, le personnage de Steve Zissou ne se contente pas d'être un imbécile fat et mélancolique. Le récit, parfois cruel, lui donnera l'occasion, malgré l'âge et la pesanteur de la mémoire, d'évoluer et se transformer. Cette partie-là du film est celle qui m'a le plus ému, dans un film riche en séquences magnifiques.
(mention spéciale à la B.O., pleine de chansons de David Bowie... adaptées.)
Twelve years old... That was my favorite age.
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