28 mars 2012

Mars 2012 - Winterblues

On a failli attendre, mais la livraison de mars des aventures de monsieur K. est arrivée dans les temps !
Il y a d'ailleurs un peu arnaque, puisqu'on ne verra presque pas notre héros dans ce récit, l'action étant menée par Alexis. Usines dantesques, concerts de rock, chanteuse sexy aux jambes de chrome (issue d'un mythique scénario cyberpunk dans Casus Belli). Cette histoire mêlant industrie lourde, heavy metal et pluie polluée est une de mes favorites de toute la série.

Take me down to the paradise city, where the grass is green and the girls are pretty !

Enjoy !

Comme annoncé dans le premier billet sur le sujet, cette livraison sera gratuite, yeah ! (sauf sur amazon, hou....) Pour recevoir leur version des fichiers, les possesseurs de la version d'origine qui se feront connaître à l'adresse suivante (monsieurk [at] kloetzer.fr) devront me donner la première phrase de la p 57 (même jeu que le moi dernier, trop facile). Dites-moi dans le mail le format que vous préférez (mobi, epub, pdf ?)

K. & Alex, vus par Mademoiselle


[Edit, avril 2016 : les liens présents ici sont supprimés, ces éditions n'étant plus disponibles]

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Par ailleurs, ces éditions numériques ont été faites à la main, par un artisan qui débute. Toute remarque constructive à leur sujet donnera lieu à des corrections rapides et à des remerciements sincères. Elles n'auraient pu être fabriquées sans l'aide précieuse du tutoriel établi par Jean-Claude Dunyach et partagé à cette adresse. Je remercie également les éditions nestiveqnen pour leur soutien à cette initiative ! Bonne lecture à tous !


[Final edit : une édition numérique officielle de Réminiscences 2012 existe maintenant à cette adresse, aux éditions Multivers.]

27 mars 2012

L'Apollonide, souvenirs de la maison close -- Bertrand Bonello

Sur le conseil de l'excellent Léo H., le pendu et Cecci ont vu L'Apollonide, souvenirs de la maison close, de Bertrand Bonello.


Dans ce film, on trouve des ambiances langoureuses et sordides, de belles femmes pas très habillées, des hommes aux fantasmes normalement bizarres, la mécanique labyrinthique du souvenir et des songes, des couloirs à la David Lynch, des images très belles évoquant les grands peintres du XIXème siècle (Manet, Ingres, Courbet, Renoir...), des visages qui se mélangent, les impressions lourdes et lentes d'un rêve d'opium monté d'une époque disparue.







26 mars 2012

Le syndrome d'Orphée - à Vidy


Un opéra rêvé. Du chant lyrique, un livret romantique, des danseurs magnifiques, la poésie de Maiakovski, les illusions de Cocteau, la voix du miroir, un orchestre jazz de cabaret. Le tout mené avec une énergie frénétique, un travail de fou sur l'image, les corps, le son. Vladimir Pankov et sa troupe russo-franco-suisse ont composé un spectacle merveilleux, collage de poésie, danse, chant lyrique, théâtre, musique... Le texte est aussi un collage de ses différentes inspirations, mélangeant français et russe. La juxtaposition crée des résonances, des failles, des échos et le résultat est splendide et dépasse mes mots.






Photos (c) Mario Del Curto

19 mars 2012

Limonov – Emmanuel Carrère


J'ai coutume de commenter les livres à chaud, sans grand recul, pour tenter de garder quelque chose de leur impact (quand il y en a un...). Celui-ci aura des conséquences, dans des directions sans doute inattendues. Je l'ai fini aux petites heures, très secoué.


Limonov est une biographique/chronique de la vie d'Edouard Salenko, dit "Limonov", poète,  rebelle, écrivain, valet de chambre, petite frappe, chef de parti politique, journaliste, aventurier russe de la fin du XXème siècle et du début du XXIème (puisqu'il est encore vivant, et actif). Ce livre est fascinant, par ce qu'il raconte : la vie folle d'un étrange sale type sympathique, héros ambigu, dans des temps et des terres étranges, notre temps, notre monde. Fasciste ? Heureux de l'être, merci. Un type égoïste, séducteur, brûlant, jamais indifférent. Rien que pour ça, pour cette ligne ardente découpée au cutter dans notre réalité, qui en révèle les étrangetés et les horreurs, on peut lire ce livre.
J'aime la fiction, l'imagination qui dit la vérité, les mensonges et les histoires inventées. Ce livre en est l'opposé. Il n'y a pas là de style poétique, de lyrisme ni de romantisme, juste une narration brève, allant droit aux faits, rendant compréhensibles les mondes les plus distants, de l'URSS brejnevienne en passant par New York dans les années 70, les camps de travail contemporains, la politique russe actuelle. C'est du journalisme ? Peut-être, mais alors le meilleur, avec une intelligence aiguë de son sujet et de la manière dont celui-ci est, par son étrangeté et son opposition, un révélateur des temps.
La fin est bouleversante, par sa cruauté et sa tendresse.
Je crois que les auteurs doivent aimer, sincèrement aimer leurs personnages, jusqu'au bout. Dans ce registre, Emmanuel Carrère ne m'a pas déçu.

Allez voir sur le site de Jeremy Nicholl pour une série de photos assez frappantes, c'est rien de le dire.




09 mars 2012

Julian – Robert Charles Wilson

Chronique de la vie de Julian Comstock, neveu du Président des Etats-Unis, Philosophe, Guerrier malgré lui et homme politique Américain, par son compagnon et ami M. Adam Hazzard.
Julian est un roman qui m'a laissé une curieuse impression, celle de ne se dévoiler qu'avec un peu de distance. De prime abord, on y lit la chronique faussement naïve d'un Américain du 22ème siècle, confronté aux tourments politiques, religieux et militaires de son époque. Mais l'amateur de pur roman d'aventures sera un peu déçu : si on a bien un lot de chevauchées, de batailles et d'intrigues, celles-ci me paraissent moins importantes que les promenades et les choses vues par M. Adam Hazzard. De fait, Julian "le Conquérant" n'a pas conquis grand-chose et s'il fut un homme tout à fait respectable par son intelligence aigue, son sens dramatique et politique, sa gloire fut autant due à la Providence qu'à son talent et ses faiblesses lui firent commettre bien des erreurs.
Le charme et la force du livre viennent du regard distancié que M. Hazzard parvient à adopter sur son époque, retrouvant sa fraîcheur de jeune homme mais laissant comprendre par allusions qu'il est devenu moins naïf que le garçon de l'Ouest Boréal qui accompagna Julian Comstock durant ses aventures. Derrière une histoire faussement légère à la façon des romans populaires de M. Charles Custis Easton, M. Hazzard nous dresse un portrait de son époque et de son pays, les Etats-Unis, sous l'influence de l'Eglise du Dominion de Jésus-Christ depuis la fin de l'ère de l'Efflorescence du Pétrole et avec elle des miracles technologiques des Temps Profanes. Le livre nous touche ainsi par sa fraicheur, son ironie légère, sa fausse candeur et son amour sincère des Hommes, de l'Aventure et de l'Evolution. Le roman ne manque ainsi pas de finesse littéraire, reliant dans son propos aussi bien l'Histoire Contemporaine que le style des romans du XIXème siècle (si apprécié dans l'Amérique du XXIIème) et les chroniques de l'Empire Romain. M. Hazzard joue aux naïfs, il est bien plus fin qu'il ne le laisse croire...
Voici une lecture que l'on recommandera donc aux hommes curieux des choses de l'Amérique de Notre Temps et de la marche du Monde durant les trois derniers siècles (20ème, 21ème et 22ème).

Chronique de livre écrite sur une antique machine à écrire (de la marque Pomme) depuis le puissant abri de la Confédération Helvétique, qui vient de fêter ses 900 ans.