18 septembre 2018

Knie 2018

Petite année chez Knie en 2018, malgré le titre ronflant du spectacle (Formidable). La recette est toujours la même : numéros familiaux avec chevaux, jolies danseuses (et danseurs) énergiques et numéros internationaux de grande classe.

Voyons les points positifs : on a vu un contorsionniste dément (et terrifiant) : Alexandr Batuev, qui fait des trucs avec ses jambes, ses bras, son corps, tout en étant vêtu en veste et pantalon droit, qui lui donne l'air plus raide. 




Les Fratelli Errani ont recommencé à faire du trampoline (avec les acrobates du Spicy Circus): le résultat dépote tout autant que le numéro de l'an dernier. Trampolines sur la longueur, sauts hallucinants, là aussi la grande classe.
Le couple canadien 2-zen-O a monté un numéro de force en aérien avec un double cerceau, qui rendait très bien mais que je n'aurais pas mis en conclusion.



Enfin, une troupe d'acrobates féminines russes, la troupe Shokov, a montré qu'on pouvait faire des sauts périlleux en jupe longue dans un numéro de balancelles très joliment mis en scène. A les regarder, j'ai ressenti ce sentiment de grande étrangeté surnaturelle qui ne me touche que sur certains numéros est qui est la drogue la plus forte que le cirque me procure. Rien que pour les numéros sus-nommés, cela vaut le coup d'aller voir le spectacle.



J'ajoute à la liste le clown Coperlin, dans un registre de faux numéro de magicien de Las Vegas, dont les tours vraiment très bêtes m'ont bien fait rire.



Les numéros de chevaux et d'animaux, spécialités de la famille Knie, étaient cette année propres et bien montés, agréables à voir mais pas mémorables, à l'exception d'un drôle de tour de corde à sauter à cheval, avec un très beau grand cheval noir.

Du côté des ratés, le numéro cerceau-aérien-piscine de Laura Miller était vraiment du too much n'importe quoi. Ca ne ressemblait à rien. On voyait la tentative, l'idée, mais c'est une idée qui aurait dû être abandonnée.

La seule belle image de ce numéro. On dirait que numéro a été monté uniquement pour la photo.
Côté: ça aurait pu marcher, mais... le numéro en hommage aux éléphants interdits de représentation, sur fond de Dream On, d'Aerosmith, avec les dresseurs en numéro suspendu minimal entouré d'une nuée de drones à led. Alors oui, c'était joli et techniquement impec, mais les robots ne me procurent aucune émotion, sinon un sentiment de peur. L'impression de voir sous le chapiteau des mouvements modélisés d'abord en image de synthèse me paraît tout le contraire de ce que j'attends d'un spectacle de cirque. Et le discours était trop flou ("vous nous avez interdit les éléphants, vous aurez des robots" ?)

Enfin, quelle idée de structurer le spectacle autour de Marie-Thérèse Porchet. Je n'accroche pas du tout à ce personnage vulgaire, criard et ringard, qui fut peut être drôle il y a dix ans mais que j'ai trouvé là très pénible. Résultat de tout ça, si les numéros individuels (à quelques exceptions près) restent de très haute tenue, le spectacle en lui-même ne prend pas. Pas d'univers, pas de lien, pas d'émotion teintant l'ensemble de la représentation. J'ai quand même envie d'aller voir le spectacle l'année prochaine !

Photos (c) presse Knie, merci à eux