29 juin 2023

La messe en ut de Mozart

 C'est très rarement que j'essaie de parler de musique sur ce blog. Ce support servant à partager ce que j'ai aimé et à garder quelques impressions d'oeuvres rencontrées, je vais essayer de mettre quelques mots sur notre sortie d'hier. Et comme c'est de la musique et que je ne suis pas musicien, ça risque d'être assez maladroit.


Trigger warning : sortie culturelle de bourgeois, public à cheveux blancs, musique classique.

Nous sommes allés hier soir à la cathédrale de Lausanne écouter la messe en ut de Mozart interprétée par l'ensemble vocal de Lausanne (EVL), avec l'orchestre de chambre de Lausanne (OCL) et quatre solistes (Berit Norbakken : soprano, Marianne Beate Kielland : mezzo-soprano, Thomas Walker : ténor, Tobias Berndt : basse) sous la direction de Daniel Reuss.
J'ai l'air de parler de tous ces gens-là comme si je les connaissais, mais à part l'OCL, que nous avons entendu en concert une douzaine de fois, tous ces noms me sont inconnus. Je les colle là pour mémoire, voir intro, et pour me souvenir au cas où on les recroiserait au détour d'un autre concert.

La messe en ut de Mozart, découverte sur la BO d'Amadeus, est une de mes pièces de musique classique préférée. J'en ai écouté plein de fois l'interprétation de Leonard Bernstein, ça me bouleverse à chaque fois (larmes aux yeux, frissons, etc.), alors que j'ai vu qu'on la jouait à côté de chez nous, j'ai dit on y va ? à Cecci et elle a dit go.

Tenez, voici le Kyrie, avec Natalie Dessay



Long story short : tout n'était pas parfait, mais c'était quand même très bien.

L'ensemble a commencé par interpréter le Psaume 42 de Mendelsson, pièce que je ne connaissais pas, qui a permis d'illustré la vivacité du choeur de l'EVL et la qualité de la soprano, notamment lors des moments d'échange avec le choeur.

Puis on est passé à la messe de Mozart, sur laquelle j'avais bien sûr de grosses attentes.
Je commence par ce que je n'ai pas aimé : l'orchestre écrasait un peu le choeur et passait parfois en force (sur le Mendelsson ça se voyait beaucoup, et un peu lors de certains passages de la messe, comme le Gloria). Par ailleurs, le ténor (pas dépourvu de souplesse vocale) avait un peu de mal à se faire entendre (dans le quoniam, par example).

Après, parmi ce que j'ai aimé : un très beau kyrie (bon, faut pas le louper, c'est au début. Mais il l'équilibre orchestre-choeur-solo fonctionnait très bien).
Les deux chanteuses (Berit Norbakken pour la voix de soprano et Marianne Kielland en mezzo soprano) étaient vraiment formidables de finesse et d'énergie joyeuse. J'ai trouvé le Laudamus Te, un échange entre la mezzo soprano et l'orchestre, très proche de l'opéra avec des effets proches par exemple des grands airs de la flûte enchantée.
Le chef ne manquait pas d'énergie mais est aussi parvenu à ménager de beaux moments de douceur et de finesse qui m'ont beaucoup ému. L'orchestre et le choeur étaient parfaitement en place, très pros.

Et surtout, écouter une pièce en concert est un moyen de redécouvrir la partition. Bernstein accentue le côté religieux et solennel de la messe en ut et fait sonner les vagues de violons et en orchestrant magnifiquement les différentes voix du choeur (tenez, je colle ici le Gloria - ça envoie du bois).



Hier soir, j'en ai entendu les moments de légèreté et de grâce et j'ai rêvé à Wolfgang voulant faire de l'épate (pour Constance ? Son papa ? Son ancien employeur ?) en voulant faire une musique à la fois inspirée, solennelle, puissante et pleine de joie de vivre, avec des chanteuses d'opéra faisant des vocalises charmantes et tellement belles.

Un des derniers mouvements est le Et Incarnatus Est, échange entre chanteuse solo, flûte, hautbois, basson et orchestre. Un moment magnifique qui m'a bouleversé. Je le réécouterai maintenant en pensant à ce moment précis où nous étions à la cathédrale, un soir d'été, passant pour un temps au-dessus des soucis du monde.