26 octobre 2006

Les lumières du faubourg

© Pyramide Distribution
Hier soir, c'était à mon tour de choisir le film et, sur une impulsion et sur le bon souvenir de l'homme sans passé nous sommes allés voir Les lumières du faubourd.
Sur le papier, l'histoire est assez glauque : un vigile, au caractère assez rude, à l'intelligence réduite et au regard de bon chien se retrouve manipulé par des gangsters pour se faire accuser d'un cambriolage. Tout cela dans les nuits finlandaises, la ville d'Helsinki (qui me paraît fort laide), au milieu de gens pas très gentils et peu causants.
Mais chez Kaurismaki, l'intérêt n'est pas là. Tout ce qui pourrait paraître laid, minable, foireux, le réalisateur le film avec beaucoup de poésie et d'humour. Les grues, les bars glauques, les arrière-cours, les interminables crépuscules finlandais gagnent ainsi une beauté paradoxale qui me touche beaucoup. Les couleurs du film sont chaudes, vibrantes, les angles souvent arrondis, les décors un peu étranges, un peu décalés et les personnages ont tous des têtes étonnantes, bizarres, belles dans leur bizarrerie.
Et ainsi, j'ai passé 1h20 (vivent les films courts!) en compagnie de ce drôle de type amoureux qu'est le vigile Koistinen.

18 octobre 2006

Moi, Feuerbach, au Sudden Théâtre


Au petit théâtre derrière chez nous, ils jouent en ce moment "Moi, Feuerbach", de Tankred Dorst, pièce pour trois acteurs (et un chien), d'un auteur allemand contemporain.

Argument de la pièce (comme on dit):"Sur scène, un comédien, Feuerbach, convoqué pour passer une audition, ignore pour quelle pièce et quel rôle. En un laps de temps très court il devra convaincre. Vertigineux plongeon dans l'inconnu. Situation d'autant plus difficile, qu'il n'a pas travaillé depuis sept ans, et qu'un acteur sans rôle croit n'être personne. En attendant le metteur en scène, Feuerbach se retrouve face à un assistant qui ne le connaît pas, jeune homme sans complexes et sans états d'âme, sans références passéistes et pour qui le théâtre n'est qu'une occupation comme une autre. Face à cette agression, Feuerbach se battra pour son identité, son équilibre, pour sa vie même."

Mes goûts en matière de théâtre me portent plutôt vers les classiques. Et le sujet de la pièce, le côté un peu expérimental du truc, n'avaient pas grand chose pour me séduire.
Bien à tort !
La pièce est en vérité très intéressante, souvent drôle, la mise en scène utilise habilement le petit espace du "Sudden Théâtre" (petit, mais avec un grande scène, très profonde), les acteurs (notamment Yann Bonny) ont beaucoup de pêche et de talent. Cette pièce, un quasi monologue, est un tour de force, avec des passages tristes, drôles, ridicules, souvent très physiques.
Un grand bravo en particulier pour les éclairages, particulièrement réussi, notamment dans le magnifique épisode de la danse.