17 avril 2019

Blow out – Brian de Palma

Dans ce thriller de Brian De Palma, un preneur de son pour film d'horreur venu faire une collection de bruits d'ambiance en pleine nuit est témoin d'un meurtre. C'est évidemment une référence explicite au Blow up d'Antonioni. Le personnage de Travolta est très bien et tout ce qui relève du jeu sur le son (le moment où le héros, jouant avec micro de mémoire, reconstitue les évènements, la reconstitution de ses gestes professionnels) et sur le cinéma (la séquence filmée à partir de photos de paparazzi) est très cool. Le film est excitant et vertigineux pendant environ les trois quarts de sa durée, puis il se perd dans une scène finale filandreuse et d'un mauvais goût époustouflant. Pas grave en soi, il suffit de la couper mentalement, mais ça fait retomber le film au rang d'une série B. réussie.






12 avril 2019

Allmen et les libellules, et les dahlias, et la disparition de Maria

J'avais raconté ici ma découverte des aventures de Johann Friedrich von Allmen, dandy fauché et adepte d'un savoir vivre très vieille Europe. Ce qui devait arriver arriva, j'ai lu tous (je crois) les romans consacré par Suter à ce héros indolent et plutôt sympathique. Dans Allmen et les libellules (le premier de la série), on voit comment il passe de cambrioleur à enquêteur. Les amateurs de vases d'Emile Gallé apprécieront.
Dans Allmen et les dahlias, il est question d'une vieille dame vivant dans un hôtel de luxe de Zurich et d'un tableau floral de Fantin-Latour disparu. C'est très chouette. Allmen et la disparition de Maria est la suite du précédent, jeu un peu risqué pour l'auteur qui reprend les personnages de l'autre histoire et leur refait faire un tour de manège. Je trouve qu'il s'en sort bien (la scène où le héros, très propre sur lui et très stylé, doit absolument retrouver la trace d'un objet jeté à la poubelle m'a bien fait rire) et ça se termine avec une certaine émotion. On s'amuse dans chaque histoire à voir Allmen jongler avec ses dettes et tricher pour maintenir son niveau de vie.
Ces romans sont des romans-champagne. Sans prétention littéraires, charmants, pétillants, vite lus, joliment tournés.








10 avril 2019

Shaun the sheep movie – Mark Burton et Richard Starzack

Animation en pâte à modeler, moutons rigolo et débiles, fermier aux lunettes pas très claires, bonjour vous êtes dans l'univers de Shaun le mouton. Problème: Shaun ce sont des histoires de cinq minutes, avec des moutons, des cochons, un chien et des guest stars (coq, chèvre, extra-terrestre...). Le film reprend les même et les balance à la ville. Et c'est super bien. Poétique, drôle, plein d'aventures et de plans tordus, drôle, tendrement satirique, et j'ai dit que c'était super drôle ? Shaun rules !
(vu en VO sans sous-titres, j'ai tout compris)

En bonus : un petit article sur le design des personnages.




07 avril 2019

Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban – J.K. Rowling

Lu dans la foulée de la chambre des secrets. Poudlard, année 3. Je vous surprends, si je vous dis que ça va encore être une année agitée ? Forces du mal en maraude, encore un nouveau professeur de défense contre les forces du mal (le meilleur de tous les temps, selon mes expertes maison). Harry découvre qu'il est une star victime d'un serial-killer version magique. Il y aura des mystères, des maraudes dans les couloirs, des inventions magiques amusantes, une intervention du board de l'école pour tenter de remplacer le directeur qui ne sait pas tenir sa maison, un procès pour un animal et un twist final pas mal. Je me suis amusé, mais ne suis pas sûr de lire la suite. Je trouve que c'est sympa mais que ça ne raconte pas grand-chose.


 

05 avril 2019

Harry Potter et la chambre des secrets – J.K. Rowling

Je me suis mis à Harry-Potteriser pour le plaisir de pouvoir en discuter avec les enfants (et parce qu'elles ont reçu un Poudlard en Lego à Noël). J'avais lu le premier, à l'époque, je n'ai pas senti le besoin de le relire. Je résume l'histoire même si je pense que tout le monde l'a lu: deuxième année à l'école de sorcellerie pour Harry. Ca craint à Poudlard, une sorte de malédiction frappe les gens apparemment au hasard: on les retrouve pétrifés. Le prof de défense contre les forces du mal est un gugusse vendeur de best-sellers (mon personnage préféré), une prophétie se balade qui parle de l'héritier de Serpentard...
Ca se lit très bien, on tourne les pages et on arrive à la fin avant d'avoir eu le temps de dire ouf ! Ce tome-là date de l'époque où un éditeur pouvait encore faire faire des coupes à JKR, j'imagine.
J'avais oublié un truc important au sujet de Harry Potter: c'est rigolo. Plein de magies absurdes et de seconds rôles un peu idiots qui ne sont là que pour faire des gags. Et la chute, et l'utilisation faite du carnet, est très bien. Je ne regrette pas la lecture.



04 avril 2019

Babylon Berlin

Suite à cet article, l'ami Léo nous a conseillé de regarder Babylon Berlin.
En comptant les articles "séries" de ce blog, le lecteur comprendra que l'auteur de ses lignes n'est pas un grand amateur de ce type de fiction. Globalement, Cecci et moi n'aimons pas l'écriture feuilletonesque, les ventres mous narratifs et les acteurs qui ont trois expressions. Babylon Berlin n'a aucun de ces défauts.
La première saison, huit épisodes, est formée d'une seul intrigue politico-policière complexe, située dans le Berlin de mai 1929. On y voit des communistes, des militaires, des boites de nuit, des travestis des deux sexes (ou plus), des pauvres, des riches. C'est très bien écrit, certaines scènes sont visuellement magnifiques (le zu Asche, zu Staub de l'épisode 2 ou bien la scène au bord de l'eau de l'épisode 6). Il y a plein d'idées, les acteurs jouent bien et parlent allemand (ben oui). Il y a des scènes de danse formidables (je ne sais pas si elles sont historiques, mais on s'en moque), des morceaux de bravoure à faire rêver n'importe quel MJ de Cthulhu (la scène commémorative chez les vétérans... le discours du chef des flics à ses troupes...)

Bref, c'est super, et si on n'avait pas joué récemment chez les fascistes italiens, ça nous donnerait envie d'aller faire un tour à Berlin dans les mêmes années.

Je suis fan de la figure toujours hallucinée de Gereon Rath
Et de Charlotte Ritter, sans doute un de mes personnages féminins préférés depuis longtemps.

Et même lui, je l'aime bien.

02 avril 2019

L'espion qui venait du froid – John Le Carré

L'espion qui venait du froid est un des premiers romans de John Le Carré, écrit alors qu'il sortait tout juste de son boulot au MI6. Guerre froide, années 60, jeux d'informations et d'intox entre services occidentaux (ici, anglais) et de l'Est (ici, RDA). Le roman est dense, très nerveux, très fort, une histoire d'intox cruelle, de coup de billard à dix-huit bandes par des maîtres en manipulation. C'est cruel et ça fait mal. Et le livre n'a pas du tout vieilli. Je recommande très fort. C'est un classique.


 

01 avril 2019

Celle qui fuit et celle qui reste - L'enfant perdue – Elena Ferrante

Je ne vais rien ajouter à ma chronique précédentes du roman en quatre parties d'Elena Ferrante. Ca m'a tenu à l'oreille pendant plus de quarante heures, l'ensemble est très égal, très cohérent et très bien. Dans ces tomes trois et quatre, on verra passer les années de plomb, des errances amoureuses, l'apparition de l'informatique, le tremblement de terre d'Avellino, les transformation des camorristes (comment ils passent des usuriers violents des années 50 aux trafiquants de drogue décrits dans Gomorra). La fin est très belle et juste. Un très grand livre, un portrait de femme(s) très beau, tout à fait dans l'air (féministe) du temps.
Et en livre audio ça passe très bien.
"Jamais ma cuisine n'a été aussi propre" (L.H.)