07 mars 2024

Une soirée de délices et de divertissements Oscar Wilde - Pulloff

Le concept de cette pièce était le suivant : Oscar Wilde, exilé à Paris, distrait l'assistance avec une conférence sarcastique dans un cabaret miteux. Nous avions pas mal envie de voir Oscar Wilde faire des plaisanteries pour essayer de se payer son loyer ou son alcool.



La salle du Pulloff donnait assez bien cette ambiance de cabaret miteux. Pour le reste, rien n'allait dans cette pièce. Le texte, d'abord, manquant de souplesse et d'improvisation - enchaînant les aphorismes connus de Wilde, sans construire la moindre relation avec le public. Pour qui connaissait les répliques les plus connues du dandy, les entendre répéter tombait à plat. Et pour qui ne les connaissait pas, elles tombaient à plat aussi.

Ensuite l'acteur en faisait des tonnes avec un accent anglais forcé et des raclements de gorge exaspérant. Un jeu lourd avec des effets encore plus lourds. Le Wilde que j'aurais voulu voir aurait certainement eu plus de grâce. Ce soir là, nous avons vu le Oscar Wilde des recueils de citations, habillé d'une veste trop courte, en babouches, ça voulait peut-être être provocateur, c'était surtout embarrassant. On a commencé à regarder notre montre au bout de dix minutes et, un peu après la moitié, nous avons déserté.

J'aurais rêvé d'un spectacle de stand up avec un Wilde plus libre, plus provocateur et, en fait, plus marrant.

02 mars 2024

Anatomie d'une chute

On est allés voir la palme d'or hier soir avec Rosa. C'était très bien. Je ne vais pas raconter le pitch de ce film super primé et dans l'air du temps (ce n'est pas une spécialement une critique - juste un constat).






Quelques remarques en vrac :

C'est un film d'auteur (écrit et réalisé par...) dans la tradition française des films avec  un n'auteur (autrice, ici, bien sûr).

J'ai trouvé la scène d'ouvertur très déplaisante à regarder et à suivre - à l'image du malaise du moment. Collection de gros plans, sur les visages, les verres, le chien, musique qui envahit tout. Une sorte de mise en image de l'entregistrement sur le téléphone de la thésarde. En y repensant, l'effet est très cool.

L'image est souvent de type "télé", avec la crudité et le piqué des images TV contemporaines. Là aussi, c'est intéressant.

Le jeu sur la langue et les langues, la capacité de s'exprimer ou pas, est très fin.

Les scènes clé forcent à avoir une lecture genrée. Un spécialiste homme, une spécialiste femme. Une dispute avec un homme et une femme. Que lisez-vous ? Que voyez-vous ? Qu'entendez-vous ?

Plein de super actrices et acteurs, notamment dans les seconds rôles (L'avocate - maître Boudaoud, Marge, la thésarde, le procureur...).

Le chien joue très bien.

L'enfant aussi. 

Maître Renzi (Swann Arlaud) est très, très beau. Vraiment très beau.

Rosa (16 ans) a aimé.