La publication du dernier épisode de Mademoiselle Belle marque la fin de mes tentatives de podcast.
On retrouvera une liste brève des morceaux podcastés sur cette page. Je ferai peut-être une publication un peu mieux packagée (images, résumés, etc.) des épisodes déjà produits, mais je ne prévois plus de publications régulières à court ou moyen terme (même si j'ai trouvé, dans un certain recueil de nouvelles de SF français, un texte que j'aimerais bien lire...).
Quelques explications, pour les curieux.
Mon idée, derrière le podcast, était de pratiquer la lecture à haute voix, discipline que j'apprécie beaucoup et que je ne pratique pas assez, et de trouver un nouveau canal de diffusion pour des textes personnels et pour des textes que je jugeais trop mal connus. Cette activité s'ajoutait à un paquet d'autres, parmi lesquelles : une vie familiale intéressante, une vie professionnelle exigeante, l'écriture de romans et nouvelles, etc. Je ne voulais pas que la réalisation des enregistrements me prît trop de temps.
Au final, j'ai calculé que pour réaliser un podcast de niveau correct, il me fallait compter 5 à 6 fois le temps de lecture du texte de travail. Soit 3h de boulot pour 30' de résultat final. Ce temps comprend :
- une prélecture du texte suivie d'une phase d'édition de ce dernier (pour mes textes personnels, bien sûr : la lecture à voix haute fait voir des milliers de défauts...),
- l'enregistrement, en plusieurs prises, de la lecture du texte,
- le montage de ce dernier,
- la préparation du billet
Je suis loin d'être satisfait du résultat obtenu, qui est à des kilomètres encore des lectures à haute voix que j'aime et apprécie. Celles d'utopod, et surtout celles de Sophie Loubière, dans Parking de Nuit, maudite soit la direction de France Inter qui a mis fin à cette belle émission. Sophie, vous allez me manquer, je suis sûr que vous auriez aimé lire à l'antenne Maurice Pons et David Calvo.
J'ai déduit de tout cela qu'il allait falloir travailler quelques fondamentaux pour progresser : la diction, la technique d'enregistrement, l'intonation, etc. Lire pour s'enregistrer ne s'improvise pas du tout. Je m'y remettrai peut-être quand je serai plus à l'aise.
Un peu de technique:
j'ai utilisé pour l'enregistrement un micro Samson Go Mic, branché directement en USB sur mon mac.
L'enregistrement et le montage ont été réalisés avec Garage Band.
Le podcast a nécessité l'utilisation de blogger et de feedburner.
Je lis généralement en une prise, en me reprenant chaque fois que je rencontre des difficultés. Le montage élimine ensuite toutes les nombreuses scories.
Je remercie pour leurs conseils et leur soutien: Lucas Moreno, Cédric et Sylvain. Cédric Ferrand, Effelle et tous ceux qui m'ont fait des retours ou qui m'ont soutenu sur ce projet. Et Norn, bien sûr, qui m'a permis d'utiliser des extraits de l'excellent album Fridj.
Les amateurs de SF francophone podcastée se tourneront avec bonheur vers la référence en ce domaine, Utopod. Je sais maintenant la quantité de travail qu'il y a derrière ces publications, et je félicite Lucas et ses amis pour la qualité obtenue.
21 août 2010
Ses cheveux blonds étaient défaits, emmêlés
Ses cheveux blonds étaient défaits, emmêlés, collés par la sueur et la peur à son front, sa longue chemise rouge déchirée la rendait aussi troublante que plus tôt dans le kiosque… Elle était griffée par endroit et la chair de ses poignets portait les marques se ses liens.. Si je me fais enlever par un dragon, viendrez-vous me sauver ?
Voici la cinquième et dernière partie de Mademoiselle Belle, le récit commencé dans ce billet.
Résumé de l'épisode précédent : Jaël est tombé dans le labyrinthe, il est temps de faire face aux monstres...
Ici, la page du recueil aux éditions Mnémos, qui m'ont donné l'aimable autorisation de lire ce texte en ce lieu.
Une page consacrée à Jaël, sur le site de l'auteur.
Image (c) Fragonard
Comme je l'ai déjà dit à Effelle, cette version du texte est très différente de celle publiée aux éditions Mnémos. Le style a été énormément retravaillé, et mériterait d'être travaillé encore.
Image (c) Fragonard
Comme je l'ai déjà dit à Effelle, cette version du texte est très différente de celle publiée aux éditions Mnémos. Le style a été énormément retravaillé, et mériterait d'être travaillé encore.
Les ennemis du RSS et ceux qui ignorent ce sigle pourront s'abonner par e-mail dans la colonne de droite de cette page.
Télécharger l'enregistrement en mp3.
Générique : extrait de Fridj, par Norn. Tous droits réservés.
Enregistrement mis à disposition sous un contrat Creative Commons.
12 août 2010
Une fenêtre lui révéla le jardin plongé dans la nuit sous la lune encore haute.
Il était dans un des couloirs du palais, longeant les murs, l’esprit brumeux et le pas hésitant. Il avait dû sortir de la salle aux plafonds étoilés, mais impossible de savoir quand ou comment... Une fenêtre lui révéla le jardin plongé dans la nuit sous la lune encore haute. Il avançait en titubant dans un couloir indistinct au milieu d’une aile déserte. Pas de musique, pas de rires ni de conversations, pas même les murmures des alcôves ; il faisait froid.
Voici enfin la quatrième (et avant-dernière) partie de Mademoiselle Belle, le récit commencé dans ce billet.
Résumé de l'épisode précédent : Jaël tente d'oublier dans les distractions, jeux et drogues, le fait d'avoir abandonné Cidalise à son sort. Et il y arrive plutôt bien, d'autant que la compagnie de madame Meriel est bien agréable. Mais après l'ivresse viennent toujours des moments de lucidité...
Ici, la page du recueil aux éditions Mnémos, qui m'ont donné l'aimable autorisation de lire ce texte en ce lieu.
Voici enfin la quatrième (et avant-dernière) partie de Mademoiselle Belle, le récit commencé dans ce billet.
Résumé de l'épisode précédent : Jaël tente d'oublier dans les distractions, jeux et drogues, le fait d'avoir abandonné Cidalise à son sort. Et il y arrive plutôt bien, d'autant que la compagnie de madame Meriel est bien agréable. Mais après l'ivresse viennent toujours des moments de lucidité...
Ici, la page du recueil aux éditions Mnémos, qui m'ont donné l'aimable autorisation de lire ce texte en ce lieu.
Une page consacrée à Jaël, sur le site de l'auteur.
Image (c) Fragonard
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Générique : extrait de Fridj, par Norn. Tous droits réservés.
Enregistrement mis à disposition sous un contrat Creative Commons.
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Générique : extrait de Fridj, par Norn. Tous droits réservés.
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La cité du soleil - Ugo Bellagamba
La cité du soleil est un récit à la thématique élégante : une jeune femme parcourt la Provence, au printemps, pour retrouver celui que son coeur aime : Paul, chercheur, obsédé par la cité du Soleil, une utopie de Tomasso Campanella, un dominicain du 17ème siècle. La disparition de Paul a ceci d'inquiétant qu'il prétend, au mépris de son travail de thèse en cours, retrouver la fameuse cité utopique, quelque part en Provence.
Avec sa cité disparue et son goût pour l'utopie, ce récit rappelle Nulle part à Liverion, la remarquable nouvelle de Serge Lehman. Le thème du soleil est décliné avec humour et élégance, entre références au grand roi Soleil, aux Cités d'or, etc, et la visite de la Provence est, ma foi, tout à fait agréable, comme chaque fois que j'ai le plaisir de visiter dans un récit des lieux que je connais et que j'aime. Reste que les personnages ne sont pas loin du cliché (notamment cette pauvre Laura), que les dialogues sont carrément didactiques et le récit de quête un peu mou. La progression psychologique de l'héroïne n'est pas tout à fait plausible et je ne comprends pas tellement pourquoi elle parvient à rejoindre son amant.
Un récit intelligent, donc, porté par une narration un peu faible. Une bonne lecture toutefois, que je recommande. Je m'attaque bientôt aux deux autres nouvelles de ce recueil.
06 août 2010
Bifrost 58 - nouvelles de SF francophone
De la vraie science-fiction, avec des extraterrestres, des robots et des voyages interstellaires dans ce numéro 58 de Bifrost.
En voici une brève critique :
Trois hourras pour Lady Evangeline, de Jean-Claude Dunyach
Une jeune garce de la meilleure société est envoyée dans une pension privée de l'autre côté de la galaxie, loin de ses parents. Mais la première journée dans l'institution ne va pas du tout ressembler à ce à quoi elle s'attendait...
Un texte très distrayant, une vraie aventure spatiale, avec un propos somme toute classique sur l'adolescence et l'évolution du corps, mais incarné de manière... originale. On voit dans ce récit combien la science-fiction est un très beau terrain pour prendre les métaphores au pied de la lettre.
Miroirs mutilés, de Claude Ecken
Un couple de la classe moyenne japonaise. Une visite à la vieille maman et un repas familial sous les cerisiers en fleurs. Et le robot chargé d'assister la vieille femme dans sa vie de tous les jours est encore en panne. Heureusement que son gendre (qui travaille pour la firme de robotique) va pouvoir le réparer...
Malgré un certain nombre de contraintes périlleuses, Claude Ecken écrit ici un texte très délicat. Je ne connais pas assez le Japon pour juger de la pertinence du cadre familial et des coutumes qu'il décrit, mais tout sonne juste. Le texte évoque de façon curieuse et intéressante la manière dont la présence de robots peut peser sur les histoires familiales.
Je regrette juste la petite digression explicative lors de la visite dans la firme de robotique qui, si elle n'est pas honteuse, détonne un peu avec la finesse psychologique et narrative du reste du texte.
Rempart, de Laurent Genefort
Une histoire distrayante encore qui la aussi incarne de manière tout à fait radicale un des maux de notre société : la prolifération des étrangers dans les pays industrialisés. Ils se cachent partout, s'installent partout, et certains bons citoyens sympathisent même avec eux...
La narration très énergique et efficace montre tout le métier de l'auteur. Une lecture sympathique même si on n'a pas là un grand texte.
Ces trois nouvelles témoignent de trois auteurs tout à fait matures, au métier solide, qui savent mêler un propos intelligent avec une narration distrayante. J'ai une préférence marquée pour le texte de Claude Ecken, avec sous-entendus sont inquiétants...
En voici une brève critique :
Trois hourras pour Lady Evangeline, de Jean-Claude Dunyach
Une jeune garce de la meilleure société est envoyée dans une pension privée de l'autre côté de la galaxie, loin de ses parents. Mais la première journée dans l'institution ne va pas du tout ressembler à ce à quoi elle s'attendait...
Un texte très distrayant, une vraie aventure spatiale, avec un propos somme toute classique sur l'adolescence et l'évolution du corps, mais incarné de manière... originale. On voit dans ce récit combien la science-fiction est un très beau terrain pour prendre les métaphores au pied de la lettre.
Miroirs mutilés, de Claude Ecken
Un couple de la classe moyenne japonaise. Une visite à la vieille maman et un repas familial sous les cerisiers en fleurs. Et le robot chargé d'assister la vieille femme dans sa vie de tous les jours est encore en panne. Heureusement que son gendre (qui travaille pour la firme de robotique) va pouvoir le réparer...
Malgré un certain nombre de contraintes périlleuses, Claude Ecken écrit ici un texte très délicat. Je ne connais pas assez le Japon pour juger de la pertinence du cadre familial et des coutumes qu'il décrit, mais tout sonne juste. Le texte évoque de façon curieuse et intéressante la manière dont la présence de robots peut peser sur les histoires familiales.
Je regrette juste la petite digression explicative lors de la visite dans la firme de robotique qui, si elle n'est pas honteuse, détonne un peu avec la finesse psychologique et narrative du reste du texte.
Rempart, de Laurent Genefort
Une histoire distrayante encore qui la aussi incarne de manière tout à fait radicale un des maux de notre société : la prolifération des étrangers dans les pays industrialisés. Ils se cachent partout, s'installent partout, et certains bons citoyens sympathisent même avec eux...
La narration très énergique et efficace montre tout le métier de l'auteur. Une lecture sympathique même si on n'a pas là un grand texte.
Ces trois nouvelles témoignent de trois auteurs tout à fait matures, au métier solide, qui savent mêler un propos intelligent avec une narration distrayante. J'ai une préférence marquée pour le texte de Claude Ecken, avec sous-entendus sont inquiétants...
04 août 2010
Constellations – Daryl et Popcube
Constellations est une BD un peu manga dessinée par Popcube, scénarisée par Daryl. Des adolescents, dans un stade, après une étrange apocalypse. Une vie de débrouille, de petites guerres, de musique, dans une montagne de détritus. Parfois les ombres descendent du ciel et raflent les vivants. Quatre personnages : Efrim, celui qui explore, Daniel, celui qui écrit, Minia, celle qui subit et qui inspire, Fanny, celle qui crée.
On reconnaît dans ces albums la voix unique de David Calvo. Des doutes, des questions, des aphorismes mystérieux et des métaphores incarnées (le stade, les étoiles, les trous, les anoraks, la musique, la lumière) - de la poésie, en fait. On y voit son goût pour les systèmes fermés où toutes les questions importantes peuvent être posées et résolues (comme dans Ak, même si Constellations n'a rien d'humoristique). Si on ne comprend pas tout on se laisse bercer par le mystère et on s'accroche à ces quatre personnages qui vont changer leur monde. L'histoire n'est pas finie à la fin du tome 2 et je ne crois pas qu'elle puisse vraiment bien se terminer. Je suis sûr, simplement, que quelque chose va briller et se manifester, qui donnera à ces prisonniers la lumière d'un ailleurs.
Le dessin de Popcube est faussement simple, malin, expressif.
L'histoire n'est pas facile, troublante comme un mauvais rêve.
Les constellations valent la peine d'être découvertes.
03 août 2010
Inception - de Christopher Nolan
Après l'exposition Hopper, nous avons cédé à la mode du moment.
J'ai été séduit par le propose de ce méta-film-d'action : jouons à construire des labyrinthes, des labyrinthes dans les labyrinthes. Ralentissons le temps, suspendons les corps, et que les chutes durent des éternités, le tout jusqu'au vertige. A défaut de personnages sévèrement construits, on a des acteurs sympathiques et aimables à suivre dans tout ce kaléidoscope bruyant.
Cecci a eu du mal à accrocher, rebutée par la lourdeur du mélange, de la musique et de la psychologie des personnages. La présentation des relations père-fils dans le cinéma hollywoodien est pleine de clichés affligeants.
Le tout est filmé avec une certaine élégance et se laisse bien regarder par un bel après-midi d'été.
P.S. : j'avoue avoir été amusé par le rapprochement entre ce film et cet article de Rafik Djoumi, lu sur le site de l'excellent @rret sur images (abonnez-vous!).
J'ai été séduit par le propose de ce méta-film-d'action : jouons à construire des labyrinthes, des labyrinthes dans les labyrinthes. Ralentissons le temps, suspendons les corps, et que les chutes durent des éternités, le tout jusqu'au vertige. A défaut de personnages sévèrement construits, on a des acteurs sympathiques et aimables à suivre dans tout ce kaléidoscope bruyant.
Cecci a eu du mal à accrocher, rebutée par la lourdeur du mélange, de la musique et de la psychologie des personnages. La présentation des relations père-fils dans le cinéma hollywoodien est pleine de clichés affligeants.
Le tout est filmé avec une certaine élégance et se laisse bien regarder par un bel après-midi d'été.
P.S. : j'avoue avoir été amusé par le rapprochement entre ce film et cet article de Rafik Djoumi, lu sur le site de l'excellent @rret sur images (abonnez-vous!).
02 août 2010
Exposition Hopper à l'Hermitage
Hier dimanche était une belle journée pour nous rendre à l'Hermitage voir l'exposition Hopper.
Je dois à Alain Korkos d'avoir appris à regarder les tableaux de ce peintre. Ses images dégagent tout de suite une impression de familiarité : on est dans un univers codifié, celui des Etats-Unis de l'entre deux guerres, les Etats-Unis universels. A partir d'une peinture faussement réaliste, Hopper nous présente des situations simplifiées, tendant vers l'universel. Il fait rejaillir l'infinie étrangeté du réel et c'est en ça qu'il me touche.
- une salle consacrée à la période parisienne de Hopper, dont le fameux soir bleu, mais aussi de très belles représentations des quais de Seine.
- plusieurs présentations des illustrations et des eaux-fortes qui lui permirent de gagner sa vie au début de sa carrière.
- plusieurs présentations des illustrations et des eaux-fortes qui lui permirent de gagner sa vie au début de sa carrière.
- une salle consacrée à des images "érotiques", dont le très frappant Girlie Show, avec sa strip-teaseuse sur fond noir portant un visage comme un masque.
- une salle consacrées à ses aquarelles. Nous avons beaucoup aimé ses marines (avec chalutiers rouillés) et un curieux petit tableau représentant des automobiles en haut des rochers. (impossible d'en trouver une image sur le net...)
- une salle consacrées à ses aquarelles. Nous avons beaucoup aimé ses marines (avec chalutiers rouillés) et un curieux petit tableau représentant des automobiles en haut des rochers. (impossible d'en trouver une image sur le net...)
- une salle présentant quelques tableaux fameux (Blackwell's Island, Morning Sun) accompagnés des dessins préparatoires : études de composition, choix des couleurs etc.
- et un bien sûr quelques compositions magnifiques (The Sheridan Theater, Pennsylvania Coal Town, Second Story Sunlighyt, a woman in the sun....)
Nous avons aimé les paysages new-yorkais simplifiés jusqu'à en extraire l'essence, cette mélancolie qui est aussi la possibilité d'un retour sur soi, loin des douleurs de la vie. La peinture de Hopper est baignée par la lumière d'un été éternel, qui caresse les murs des maisons, donne sa chaleur aux hommes et les aide à relever la tête.
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