Du même auteur, j'avais lu la peau froide, que j'avais trouvé pas mal. J'en retirais l'impression que l'auteur avait un vrai sens de l'écriture et du rythme et un problème avec le fantastique qui, chez lui, ne pouvait servir que métaphore, sans avoir d'existence en lui-même. (Chez Lovecraft - mon héros - le fantastique/SF est aussi une métaphore. Mais pas que.)
Ces treize mauvais quarts d'heure (excellent titre, d'ailleurs) sont treize récits courts, un peu cruels. Hommes de la lune tombés dans les champs d'oliviers et forcés d'y travailler avec les paysans, zèbre poursuivi se souvenant des leçons de sa maman, armoire avalant ceux qui s'y cachent, riche romain s'inventant des ancêtres illustres, nef des fous, congrès socialiste en contact avec les martiens...
L'écriture est toujours concise, plaisante. Au mieux, on lorgne vers Marcel Aymé ou Dino Buzzati. Au pire, certains textes ne sont que des pochades, pas vraiment drôles. Le tout premier, très séduisant au premier abord (l'histoire des hommes de la Lune) m'a gonflé quand j'ai vu la métaphore transparente qu'induisant l'élément fantastique.
Bref, un recueil léger, un peu méchant, un peu sage. Il sent une bonne odeur de vieux papier, on dirait qu'il date des années 50, mais le copyright indique 2010.