11 mai 2024

Sherlock, saison 4 - certaines limites de la narration sérielle

Sabrina Calvo m'avait fait découvrir le Sherlock avec Benedict C. à peu près à sa sortie et j'avais adoré le concept, les acteurs, l'écriture, les répliques qui claquent et l'ambiance londonienne moderne. Cecci et moi avons regardé le premier épisode (à peu près notre préféré) au moins trois fois et on a regardé lé série avec les filles, les premières et deuxièmes saisons. Ces derniers jours j'ai regardé la saison 4.


Dès la fin de la saison 2, ça commence à partir vers un truc que je n'aime pas : des histoires de super héros. Sherlock est trop-fort, Mycroft est super-trop-fort, Moriarity est méga-méchant-trop-fort et une bonne partie des personnages introduits dans la série ensuite jouent dans la catégorie des "super intelligents et j'avais déjà tout prévu avec huit coups d'avance" (Mary, Eurus et même Mrs Hudson devient super héroïque...) ce qui fait que je me lasse, malgré l'abattage de Cumberbatch, que j'ai toujours autant de plaisir à voir jouer. C'est le moment où une série tourne au "petit théâtre", on fait revenir et revenir les mêmes marionnettes qu'on agite devant nos yeux et dont on fait tourner et retourner les situations. Et moi, malgré des acteurs cools et une vibe sympa, je m'ennuie. "Boring", comme dirais SH, à qui j'ai piqué l'expression pour ma vie de tous les jours.

Mais alors, qu'est-ce que tu aimes ?
J'aime les récits confrontant des personnages ou des situations extraordinaires, magiques, projetés et confrontés au monde réel. Le magicien entrant dans la maison de Bilbo, les monstres de Lovecraft se glissant dans notre monde, Lord Peter, l'aristocrate un peu elfique de Dorothy Sayers (pour aller dans le polar), ou Sherlock Holmes dans la Londres du 19ème ou du 21ème siècle. Je trouve dans ce frottement entre l'imagination et la "réalité" une des sources de mes joies fictionnelles.

Pour le dire en termes rôlistes, je préfère les personnages de niveau 1 à 3 qui vivent des aventures tout en se souciant des fin de mois que les personnages niveau 12 qui ne fréquentent plus que de dragons et des demi-dieux.

En jeu de rôle, c'est ce que je veux vivre/faire vivre et je crois que c'est aussi un thème de mon travail d'auteur, faire entrer des magiciens et des créatures du futur dans le monde qui les entoure.