Longtemps, j'ai cherché la pierre noire qui purifie l'âme de la mort. Quand je dis longtemps, je pense à un puits sans fond, à un tunnel creusé avec mes doigts, avec mes dents, dans l'espoir têtu d'apercevoir, ne serait-ce qu'une minute, une longue et éternelle minute, un rayon de lumière, une étincelle qui s'imprimerait au fond de mon oeil, que mes entrailles garderaient, protégeraient comme un secret. Elle serait là, habiterait ma poitrine et nourrirait l'infini de mes nuits, là, dans cette tombe, au fond de la terre humide, sentant l'homme vidé de son humanité à coups de pelle, lui arrachant la peau, lui retirant le regard, la voix, la raison.
Je serai bref parce que je ne me sens pas capable de parler de ce livre. Le Maroc, un coup d'état manqué, des prisonniers. Une immense souffrance, des hommes avilis, les oiseaux comme seuls visiteurs, et sinon, les scorpions, la mort. La force des mots, la joie des histoires qui font vivre, une quête folle de la lumière tout au coeur des ténèbres, dans une nuit qui ne cesse jamais.
Le livre s'appelle Cette aveuglante absence de lumière.
Tahar Ben Jelloun l'a écrit.
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