08 décembre 2008

Figaro divorce - à la comédie française


Premier des billets consacrés à notre expédition parisienne. Après avoir lu des critiques élogieuses, je nous ai pris des places pour Figaro divorce. Plusieurs points positifs : la présence d'acteurs que nous aimons bien et la mise en scène de Jacques Lassale. Le sujet même de la pièce est très attrayant : écrite dans les années 30 par un auteur chassé d'Allemagne (il faisait de l'art dégénéré déplaisant aux nazis), la pièce raconte la suite du mariage de Figaro : puisque la pièce de Beaumarchais annonçait la révolution, Odön von Horvàth place ses personnages juste après cette dernière, obligés d'émigrer et de connaître la dure vie des exilés. Le Comte Almaviva brûle l'argent des bijoux de sa femme dans les grands hôtels et Figaro se désole, avant de s'établir barbier de luxe dans une petite ville bavaroise pourrie. Quant à Suzanne, désillusionnée, elle finira serveuse dans un cabaret... et sujet d'une chanson d'amour (pas celle de Léonard Cohen, malheureusement)

Passage de la frontière... La comtesse est épuisée

L'univers de la pièce mélange les références géographiques et temporelles, créant un flou propre au rêve: on est à la fois après la révolution française et après la révolution russe, dans les années 30 et au 18ème siècle. L'auteur respecte les caractères des personnages de la pièce d'origine, tout en les faisant évoluer dans leur nouvel univers, c'est d'ailleurs peut-être pour moi une limite de la pièce : j'ai le sentiment qu'il aurait pu secouer/casser ses jouets un peu plus.

Chez les douaniers
Jacques Lassalle met en scène ces tribulations tristes comme un manège de chevaux de bois, un peu joyeux, un peu agaçant, avec des musiques un peu lourdes comme un strudel à la crème un peu rance... jusqu'au magnifique passage du cabaret, plein de tendresse, et au retour au château d'Almaviva où Figaro montre avec un immense talent comment il a choisi entre l'honnêteté et la débrouillardise...

Le comte et Suzanne au bureau de la ligue internationale d'aide aux émigrés

Les acteurs sont tous très beaux, rocailleux, blessés, créant des personnages qui titubent dans un monde qui ne veut plus vraiment d'eux... Du bon travail.

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