17 juillet 2009

Labyrinthe - Jim Henson

Nous avons inauguré hier soir les séances ciné-club LK2@Home en projetant Labyrinthe, de Jim Henson.
Je n'avais jamais vu ce film, sorti en 1986, mais je savais qu'il s'agissait d'un des rares classiques du cinéma de fantasy anté Seigneur des Anneaux (après, ça les mondes imaginaires se sont répandus comme la peste sur le petit écran...).
L'histoire : une jeune fille, lasse de garder son petit frère tous les week-ends, en vient à souhaiter que les gobelins (curieusement traduits par « lutins ») en viennent à emmener le bébé. Malheureusement, le roi des gobelins l'entend et répond à son souhait. Comme c'est une baby sitter avec un peu de conscience professionnelle, elle entend le récupérer et part dans le monde des gobelins, devant traverser le labyrinthe qui mène jusqu'au château avant que le roi ne transforme le bout de chou en gobelin à son tour...



Le film a beaucoup vieilli, les musiques au synthé, les chansons, la coiffure de David Bowie (= le roi) sont assez éprouvants pour le bon goût. Mais les effets spéciaux « à l'ancienne », les marionnettes de Jim Henson, les images de Brian Froud, les décors peints, les ambiances sont très jolies. Le film a quelques beaux moments poétiques, notamment la chute de Sarah dans le puits des mains ou des centaines de mains lui parlent en formant des visages....
Derrière un propos pas dissimulé (le film est une métaphore du passage à l'âge adulte – ça nous a fait penser à l'ami Alex), le scénario n'est pas idiot. Les personnages, notamment, sont tous ambivalents. Jareth, bien évidemment, à la fois hostile, attirant et généreux. Hoggle, couard, solitaire et amical. Juno, le très beau monstre,malgré ses protestations de sympathie a quand même quelque chose de flippant, etc, etc. Il n'y a ni méchant, ni gentil et la grande question que Sarah affronte est celle de la confiance : elle apprend à aimer ses compagnons même s'ils la déçoivent et la trahissent. De ce point de vue là, toutes les créatures sont réussies : elles ont chacune leur personnalité et leur charme (et c'est un homme totalement insensible à toutes les fééries qui vous dit cela...)
J'imagine toutefois que ce film a d'autant plus de charme qu'on l'a vu étant jeune. Après, la suspension of disbelief a plus de mal à passer.


PS : Les jeunes parents que nous sommes auront constaté que Sarah est une baby sitter qui s'énerve un peu vite, que le bout de chou a l'air plus heureux chez les gobs qu'à la maison et que pas une fois en treize heures de quête, Jareth (qui en a la garde) ne change ses langes. C'est la fantasy qui veut ça...

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