08 janvier 2010

Lectures 2009

Je n'avais pas fait de bilan en 2008, ça n'empêche pas d'essayer de pointer les textes marquants de 2009.

De manière générale, je n'ai pas lu grand chose cette année. Je vais tout de même jouer à un petit jeu de taxinomie des livres, avec remise des prix, parce qu'Internet aime les listes et les prix.

Catégorie : baudruches.

  • L'évangile selon Pilate, d'E.E. « doc » Schmitt, une revisitation des évangiles (c'est dans le titre)
  • A game of thrones, de George RR Martin, un Soap Opera Heroic Fantasy
  • L'icône, de Gary Van Haas, un pre-Da Vinci code complètement crétin.

Le prix : même si l'icône mériterait une catégorie à lui tout seul (c'est rare de trouver des livres aussi bêtes), ce n'est pas vraiment une grosse baudruche car il a peu fait parler de lui. Je décerne donc sans hésiter le prix de la plus grosse baudruche à E.E.Schmitt, non pour son récit, qui se contente d'être mal écrit et peu inspiré (qu'on le compare au Barrabas, de Pär Lagerkvist, pour se faire une idée), mais pour la postface de celui-ci où l'auteur se félicite de son travail et de son intelligence. Bravo E.E., on te félicite aussi.

Catégorie : récits étonnants

  • Ma vie, de Thomas Platter, étonnante autobiographie d'un Suisse du XVIème siècle.
  • Gomorra, de Roberto Saviano, dénonciation aux tripes de la corruption du monde.

Là, je mets en avant Gomorra, même si je viens d'en parler longuement, même si je suis le millième à le faire. Ce livre est non seulement frappant parce qu'il raconte (personnellement, j'en suis malade), mais aussi par son style et sa manière. Un très grand livre.

Catégorie : vertiges

  • Le glamour, de Christopher Priest : un récit fantastique qui parle de... (il faut le lire)
  • Le codex du Sinaï & Jérusalem au Poker, d'Edward Whitemore : un para histoire délirante du moyen orient.
  • Barrabas, de Pär Lagerkvist : l'histoire du susdit Barrabas, qui fut libéré de sa condamnation à mort, pour laisser sa place à un rabbi juif qui sera célèbre plus tard.

Malgré la grande qualité littéraire de ces trois œuvres, je garde un coup de cœur particulier pour le Glamour. Les livres qui tentent de saper notre perception de la réalité ne sont pas si nombreux. Et celui-ci est un chef d'oeuvre.

Catégorie : anthos dont je ne peux pas critiquer les nouvelles parce que.

  • Rois & Capitaines : l'Heroic Fantasy selon les Imaginales.
  • Retour sur l'horizon : la Science-Fiction selon Serge Lehman.

Je garderai de ces anthos deux nouvelles. Montefellone, de JPJ (comme on l'appelle dans les cercles de connaisseurs), remarquable histoire de siège, d'honneur et de loyauté, avec autant de suspense et d'émotion dans trente pages que GRR Martin dans tout aGoT (comme disent les amateurs). Penché sur le berceau des géants, de Daylon. Parce que le texte est nominé au razzie, parce que ce garçon a du talent et parce que j'aime voir une vision de photographe continuée dans le texte (et parce que le texte est très séduisant, malgré ses défauts).

Catégorie : SF&F

  • La cité de l'indicible peur, de Jean Ray, un récit fantastique truculent dans la veine de ce grand auteur belge.
  • Notre dame aux écailles, de Mélanie Fazi, recueil de nouvelles délicates et musicales
  • Rituel de chair, de Graham Masteron, un récit-qui-fait-peur, dommage que ça finisse comme un film bidon.
  • l'enfance attribuée, de David Marusek, une novella intéressante sur les réseaux sociaux.
  • Envahisseurs, d'Andrew Weiner, des nouvelles de SF à la manière de Clifford Simak.
  • L’accroissement mathématique du plaisir, de Catherine Dufour, 20 textes variés, une véritable anthologie de l’auteur.
  • Dehors les chiens, les infidèles, de Maïa Mazaurette : une heroic fantasy gritty d’une blogueuse tendance (et une bonne surprise). Merci Célia.

Pour cette catégorie, on constatera que j’ai fait un effort de soutien aux auteurs françaises du genre. Je retiendrai particulièrement pour cette année le recueil de Mélanie Fazi, pour la délicatesse et de son écriture et la capacité unique qu’à l’auteur d’évoquer la musique.

Catégorie : je ne sais pas quoi en faire...

  • Small World, de Martin Sutter, une sorte de thriller médical suisse (je sais, ça ne fait pas envie, dit comme ça).
  • Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède, de Selma Lagerhof. Inutile de la présenter.

Cette catégorie floue n’aura pas de récompense.

J’ai aussi lu quelques BDs cette année, dont le désopilant retour à la terre, de Ferri & Larcenet, qui décrit plutôt bien notre vie récente. Mais n’ayant pas fait de liste, je n’en dirai rien de plus.

Roll over 2010 !

6 commentaires:

  1. Whittemore est excellent mais je l'ai déjà dit ici. J'ai aussi beaucoup aimé Le Glamour.
    Retour sur l'horizon est un très bon cru, par contre Rois et Capitaines m'a moins marqué à l'exception de Montefellone. Va falloir que je lise Mémoires vagabondes (dans ma pile depuis des années) pour saisir une certaine nouvelle car là je suis clairement passé à côté.

    Une chose est sûre je vais m'abstenir du Games of Thrones, les récits chorals ras le bol !
    Je leur préfère un Gagner la Guerre ou un Royaume Blessé (et c'est sincère).
    Les recueils de Mélanie Fazi seront pour cette année, à force d'en entendre du bien...

    RépondreSupprimer
  2. C'est bien joli tout cela, mais où est passé Gagner la guerre ? Je n'ai pas lu tous les titres cités, mais quand même, il me semble difficile de ne pas citer le bouquin de Jaworsky comme faisant partie des meilleurs livres de 2009. J'ai rarement vu des romans de fantasy aussi bien écrits et avec un tel pouvoir d'évocation. Ainsi je suis passé à Florence quelques semaines après l'avoir lu et en visitant certains palais, je pouvais presque suivre à la trace ce bon Benvenito Gesufal. Bref, pour faire court, je dirais seulement que c'est pour lire ce genre de bouquins que je casse ma tirelire en espérant retrouver le même genre de sensations qui, à 12 ans, m'interdisait de lacher Les trois mousquetaires ou La guerre du feu. Alors, quand pour une fois, cet espoir n'est pas déçu, je ne vais pas faire la fine bouche : Gagner la guerre est pour moi, et de très loin, le meilleur roman de 2009. Le meilleur roman de fantasy depuis Le royaume blessé (mais cela je vous l'avais déjà dit en vous croisant un jour à la librairie Scylla).
    Cela dit vous m'avez franchement donné envie de lire le livre de Maïa Mazaurette et celui de Mélanie Fazi. Cette dernière arrivera t'elle à surpasser la nouvelle qui reste à mon avis la plus belle pour parler de la musique : Sonate sans accompagnement d'Orson Scott Card ? Suspens....
    ULTRARAT

    RépondreSupprimer
  3. Gagner la guerre, je ne l'ai pas lu. (voir mon post précédent sur Martin). Je ne fais pas là un best-of 2009, mais juste un retour sur mes lectures, ce qui a l'avantage d'être plus court. Mais je suis prêt à ouvrir une souscription sous le titre "offrez-moi le Jaworsky" (enfin, son livre, pas lL lorrain à barbiche).

    RépondreSupprimer
  4. Hum... Retour sur l'Horizon... bon, on ne va pas alimenter la polémique dessus hein. Mais je vois plus cette antho comme des visions modernes françaises sur la sf que comme un recueil de titres sf marquants (ce que me laissait pourtant à penser le titre). Ma foi, la lecture en reste agréable, et c'est parfait pour ceux qui veulent découvrir ou s'initier.

    Comme tu l'as dit, je retiens le texte de Daylon (artiste que j'ai déjà lu dans la revue "Fiction" je crois), qui a indubitablement un style particulier qui moi m'accroche. Tant pis et sans regrets pour Bifrost.

    Et également le texte de Mauméjean, du Borges mâtiné de Lehman, et celui de Léo Henry (à mon sens une des voix les plus prometteuses actuellement; quel parcours dans son travail depuis son premier recueil chez l'oxymore! j'adore)

    Quant à "Gagner la guerre", je n'en entends que des éloges dithyrambiques, et fondées je pense, mais malheureusement je dois avouer que ce n'est pas trop mon genre... (non, pas taper). En tous cas, j'avais adoré "Mauvaise donne" dans "Janua Vera", mais en grande partie parce que j'affectionne particulièrement les nouvelles je pense.

    - Nathalie-

    RépondreSupprimer
  5. Bonsoir, une pauvre victime qui a lu aussi l'icône. Bienvenue au club. Ce n'est pas bête, c'est complètement nul. Je n'aurais pas cru qu'on pouvait sacrifier des arbres pour imprimer un truc pareil. J'espère que le chargé d'édition de First a été viré (je pèse mes mots). (voir mon billet du 21/06/09). Bonne soirée.

    RépondreSupprimer
  6. @dasola : je veux bien voir ton billet du 21 juin 09. Où est-il ?

    RépondreSupprimer