Un beau jour du XVIIIème siècle, le jeune Côme Laverse du Rondeau, fils du baron d'Ombreuse, refusa de manger les escargots qu'on lui servit au dîner. Et, pour marquer sa protestation, il monta dans un arbre voisin et refusa d'en descendre jamais.
C'est de ce postulat curieux, improbable et merveilleux que part le baron perché, chef d’œuvre d'Italo Calvino. Je l'avais lu adolescent et en avais gardé des souvenirs indécis, je n'avais pas trop aimé, pas trop compris. Il vaut mieux redécouvrir certains livres: le baron perché est une merveilleuse fantaisie, un conte philosophique, un récit d'aventures... Ses chapitres suivent la vie de Côme dans les arbres, de sa jeunesse exploratrice à ses luttes contre les brigands et les incendiaires, jusqu'à ses engagements politiques. Ayant introduit dans le récit un point de départ presque absurde, Calvino le tient avec le plus grand sérieux tout le long du livre et nous enchante des aventures de son héros portant un des plus beaux prénoms du monde : duels, franc-maçonnerie, actions politiques, histoire d'amour passionnée avec l'insupportable Violette... Le baron perché est un livre léger et grave à la fois, plein de grâce. Un enchantement pour le lecteur, une merveille, un de ces livres qui nous aide à traverser le monde tel qu'il va, déployant sur nous les doux feuillages des yeuses de sa baronnie imaginaire.
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