Vu au cinéma avec Cecci et Marguerite, et tout le monde a beaucoup aimé.
27 octobre 2023
Le règne animal - Thomas Cailley
25 octobre 2023
Sculptures à Florence
Chefs d'oeuvres, Florence, encore, mais surtout des sculptures.
Je n'y connais pas grand-chose en peinture, et en sculpture encore moins, donc ce que je dis est à prendre avec précaution.
Un Bacchus de jeunesse de Michel-Ange. Apparemment, le commanditaire n'était pas fan et ne l'a pas acheté, Mitch devait être furieux, en même temps il n'était encore qu'un petit jeune qui monte. Donc, pour faire le malin il a représenté Bacchus ivre, et en ça, la statue est vraiment rigolote, on dirait qu'elle vacille.
Maintenant, la partie rigolote : les trois David.
Le premier est celui de Donatello, chef d'oeuvre instantané à l'époque, le premier nu à 360 degrés depuis l'antiquité, un héros biblique avec une vague tête d'Hermès (Bible + antiquité, maximum combo), un jeune homme vaguement ado, vaguement absent, qui en a fini avec la tête de Goliath, puisqu'il tient l'épée à la main.
Version 2 : celui de Verrocchio, le maître de Leonardo (on dit que le mignon jeune homme serait Leonardo, jeune). On a quitté la créature antique, on a la un petit page tout mignon, insolent, épée à la main, on a un peu de mal à croire qu'il s'est fait le géant Goliath.
David 3 : Michel Ange, la trentaine, récupère un gros bloc de marbre un peu pourri (fendu, trop étroit) qui traînait près du Duomo depuis plus de 40 ans avec l'idée qu'on sculpterait un jour un prophète dedans. Et il décide de se confronter à Donatello, à trois générations d'écart : il va falloir faire mieux. Plus grand, déjà (5h de haut contre... beaucoup moins). On va garder l'idée de mêler antique (athlète de marbre) et biblique (sujet), with a twist.
En passant un long moment sur la loggia à regarder la copie du David, j'ai fini par me faire ma propre interprétation du sujet. Le jeune homme au regard décidé, qui passe d'un pied sur l'autre en tourne autour de Goliath se prépare, dans les vingt prochaines secondes, à poser le geste ultime. Le coup de fronde unique, et précis, qui va donner la victoire car ce sera un geste parfait. Et je me dis que ce concept de geste parfait devait bien parler à l'artiste.
Une dernière sculpture que j'ai beaucoup aimé : le Persée, de Cellini, bien plus tardif que ceux qui précèdent. Un super-héros en bronze, flottant sur un pied soulevé par les ailettes d'Hermès, qui se pose sur la loggia en portant la tête de méduse, qui doit bien fonctionner puisque, après tout, tous les gars autour ont été transformés en pierre...
21 octobre 2023
Visite au musée des offices
Ce billet de blog part du présupposé suivant : il est intéressant de voir certaines œuvres d'art "en vrai". Comme si c'étaient des personnes. Et si une reproduction permet de rêver sur des images, le fait de se retrouver face au tableau, à la sculpture, crée quelque chose de différent, de plus fort. Qui fait qu'on se souvient. Qui donne envie de revenir. Qui, peut-être, permet de comprendre quelque chose, à l’œuvre et au monde.
Nous sommes donc allés à la galerie des Offices, à Florence. Lieu de passage obligé et cher pour touristes et bourgeois européens en vacances, dans une ville en train de se muséifier pour accueillir les flux du monde entier. N'empêche, on y voit de belles choses.
Quelques mots pour se souvenir.
La Thébaïde, de Fra Angelico. Dans un paysage de l'ancienne Egypte, des moines-ermites retirés prient et font des miracles. On vient leur rendre visite pour être guéri de toutes les souffrances du monde. Et quand on zoome, on aperçoit plein de gens faisant des trucs bizarres avec des animaux, si, si, regardez. Fra s'est bien amusé.
Une annonciation, de Botticelli. Fresque détachée et transportée. Le format de l'écran ne laisse pas voir que c'est très large et que l'ange flottant dans son tissu et ses ailes est très loin de Marie, dont la posture bizarre semble un écho de ce tourbillon. Botticelli peint des êtres aux visage d'elfes.
Encore plus que le précédent, ce tableau est une image hyperconnue. Pourquoi le voir en vrai ? Là aussi, il est grand et il vous absorbe, on y entre. Venus, au centre, attrape tous les regards, l'air de rien, l'air de ne pas y toucher. Elle se masque à peine, juste ce qu'il faut pour que personne ne se mette en colère de la voir ainsi. Ses cheveux d'or ruissellent. Elle ressemble à une idole de maintenant, souriante et vaguement absente à ce qui se passe. Sur la droite du tableau, son assistante, qui la voile, qui la dévoile ?, et sur la gauche un ange, un esprit aérien, c'est peut-être le même que dans le printemps, d'ailleurs il porte une femme accrochée à lui, finalement il ne l'a pas enlevée ?
06 octobre 2023
Le jardin des délices - à Vidy
Le jardin des délices, c'est le titre qu'on donne à un étonnant tableau de Jérôme Bosch, issu de la fin de moyen-âge, sorte d'uchronie sensuelle d'un monde où le péché originel n'aurait pas eu lieu. A gauche le paradis, à droite l'enfer et au centre un monde de joies sexuelles, de fraises, de cerises et de relations inter-espèces.
C'est aussi le nom du spectacle de cet automne, à Vidy, une création de Philippe Quesne, inspirée du tableau.
Deux très bonnes idées du théâtre : présenter le tableau, projeté en très grand, dans une salle. Et organiser des conférences autour du tableau (je suis allé écouter Patrick Boucheron, très intéressant).
Quant au spectacle... Il a pas mal d'idées plastique, les images qu'on en fait ont de la gueule et la musique et très bien. Il ressemble à une (très) longue performance, du genre qu'on voit au palais de Tokyo. Nous nous sommes beaucoup, beaucoup ennuyés.
04 octobre 2023
Lavinia - à la grange de Dorigny
La Grange de Dorigny programme souvent des spectacles expérimentaux, plutôt de petit format. On y était allé voir une "tempête" d'après Shakespeare avec Prospero en père absent dans un fauteuil, ou bien une présentation de l'oeuvre scientifique d'Anita Conti sous forme d'une interview demi-imaginaire.
02 octobre 2023
Fantasio - au TKM
Fantasio est une pièce de Musset qu’il n’aura jamais vue sur scène, la création d’un jeune homme de 22 ans, qui rêvait de théâtre et voulait secouer cette forme d’art. L’histoire se passe dans une Bavière de fantaisie. Fantasio est un jeune bourgeois criblé de dettes, désabusé par les temps, aspirant à l’absolu, bref : un romantique. Sur un coup de tête, il s’engage comme bouffon du palais.